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l'imagination au pouvoir
25 septembre 2019

tours de passe passe

La licorne.

 

Il était une fois une petite famille, paisible, qui habitait à l’orée d’une forêt. Les parents avaient interdit à leurs enfants de trop s’enfoncer dans la forêt, de peur de les perdre. Mais un jour, le cadet de leurs fils, en jouant, rentra dans la forêt, et il ne sut retrouver son chemin. Il était désespéré, et c’est ainsi que le trouva un des nombreux nains qui vivaient là.

-          Je ne saurais te guider vers ta maison, lui dit-il, et je vais te prendre à mon service. De toute façon, tu aurais quitté tes parents tôt ou tard.

A ces mots, le jeune garçon déversa de nouveau des flots de larmes.

-          Allons, tu es jeune, je le sais, mais tu verras que je ne suis pas un mauvais maître.

Aussi, à la fin, le garçon le suivit dans sa cabane. Le nain fut bon pour lui, et les années passèrent. Le garçon était devenu beau et fort et le nain était content de l’avoir à son service.

           

Mais voilà qu’un jour, le nain tomba malade. Il appela son serviteur, et lui dit :

-          Ecoute, mon garçon. J’ai dans mon domaine une licorne à laquelle je viens donner à manger chaque jour, et je ne vais pas pouvoir y aller aujourd’hui. Il faut que tu y ailles. Son avoine est prête, tu n’as qu’à l’emmener. Je vais t’expliquer le chemin mais surtout, retiens ceci : il ne faut pas la toucher, car les licornes sont des êtres rétifs, et elle s’échapperait. Or, c’est mon bien le plus précieux. As-tu compris ?

-          Oui, maître.

Le jeune garçon partit donc donner à manger à la licorne. Mais quand il la vit, il poussa un cri d’admiration, car c’était vraiment un bel animal, blanc sans une tâche et avec une crinière et une queue magnifiques. Quant à sa corne, elle était faite du plus bel ivoire. Spontanément, le garçon avança la main pour la caresser. Aussitôt, la licorne se mit à ruer, mais le garçon, bien qu’impressionné, se souvint de l’avertissement du nain et se mit à essayer de la calmer, sans succès. Tout à coup, la licorne parla :

-          Je vais partir, mais je dois t’emmener. Vas chez le nain, et prends sa nappe à carreaux rouges, sa baguette de noisetier et son bonnet vert. Et fais prestement !

Le garçon, épouvanté, obéit et courut chez son maître. Celui-ci était toujours couché, et le garçon put subtiliser ce que la licorne lui avait dit d’emporter. Puis il alla la retrouver et sauta à temps sur son dos. La licorne partit au grand galop, et sortit de la forêt. Là, elle s’arrêta devant une source.

-          Sors la nappe, et demande un bon dîner. Quant à moi, faute de mieux je vais brouter cette herbe grasse.

Le garçon obéit, et déplia la nappe. Il savait que le nain était sorcier, et il ne fut pas étonné de voir la nappe se couvrir des mets les plus raffinés. Tous deux se restaurèrent, puis le garçon replia la nappe et remonta sur la licorne, qui repartit.

 

A la fin de la journée, ils arrivèrent en vue d’un château, mais la licorne s’arrêta.

-          J’ai marché toute la journée, et je suis fatiguée. Installes-toi du mieux que tu peux. Nous serons bien assez tôt au château.

La perspective de dormir à la belle étoile ne plaisait guère au garçon, mais par égard pour la licorne, il ne discuta pas. Lui-même s’installa sur l’herbe, et s’endormit profondément. Il fut réveillé par le soleil et, après un bon petit-déjeuner, il repartit, toujours sur le dos de la licorne. Tout en cheminant, celle-ci lui expliqua :

-          Au château, tu te proposeras comme cuisinier. Tu as la nappe, tu sais comment l’utiliser. Moi, je me cacherai, je connais bien ce château. Il faudra que tu viennes me retrouver tous les soirs à minuit. Pour cela, tu mettras le bonnet vert, qui te rendra aussi petit qu’une souris, il te sera ainsi aisé de me retrouver. Et tu me frapperas une fois avec la baguette de noisetier.

-          Voilà qui est étrange ! remarqua le garçon.

-          Ecoute-moi et tu t’en trouveras bien. Promets-tu de suivre tout ce que je t’ai dit ?

-          Tout cela est bien étrange, mais je te le promets.

-          C’est bien. Maintenant, oublie que je sais parler.

Et la licorne se tut.

 

Ils cheminèrent encore un bout, et arrivèrent enfin au château. Là, le garçon demanda le poste de cuisinier, et le roi, curieux, accepta. La nappe du nain servit encore une fois, et notre jeune homme fit sensation, si bien que le roi congédia l’ancien cuisinier, qui fut envoyé chercher fortune ailleurs.

 

Cependant, la licorne s’installait dans un recoin du palais, et à minuit, le garçon vint lui porter à manger. Devant la licorne, il enleva son bonnet vert et redevint homme. Il avait la baguette de noisetier à la main. Une fois restaurée, la licorne lui présenta ses flancs.

-          N’aies pas peur de frapper un bon coup.

Le garçon obéit en tremblant un peu. La licorne se mit à ruer dans tous les sens, à faire un boucan du diable. Apeuré, le garçon remit bien vite le bonnet vert, et fila au lit. Mais il ne ferma pas l’œil de la nuit.

 

La journée du lendemain se passa bien. Le garçon s’enferma de nouveau dans la cuisine pour faire croire qu’il travaillait, et put sommeiller. A minuit venue, il était de nouveau près de la licorne. Il commença par lui donner à manger, puis la frappa de la baguette de noisetier. La licorne fit encore plus de bruit que la veille, et le garçon fila de nouveau, le bonnet vert sur sa tête, prenant ses jambes à son cou. Le troisième jour se passa de même que la veille.

-          Je t’en prie » dit la licorne, « reste ici quoi que je fasse. Garde courage et tu en seras récompensé. »

Le garçon ne fit que oui de la tête, et frappa l’animal. La licorne rua, courut, fit à elle seule un épouvantable vacarme, et le garçon était tout étourdi rien qu’à la voir. Bientôt, dans la poussière qu’elle dégageait, il ne vit plus la licorne. Enfin tout se calma, et il accourut. A ses pieds se trouvait la plus belle jeune fille qui se puisse imaginer. Il l’aida à se relever.

-          Qui êtes-vous ?

-          Je suis la fille du roi de ce château, et je vous remercie de m’avoir délivrée de l’enchantement du nain. Demain matin mon père vous récompensera de votre bonne action.

Et cela se passa ainsi. En récompense, le roi donna la main de sa fille au garçon, qui fut bien aise de se voir épouser une si belle personne. Ils vécurent heureux, le garçon fut un bon roi et ils eurent beaucoup d’enfants.

 

© Claire M.

 

 

 

 

 

 

 

 

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