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l'imagination au pouvoir
19 novembre 2022

Retours

Géographie sentimentale.

 

Clelia cheminait à travers la petite ville de Marsala, ses rues colorées, tout doucement, se repaissant de la chaleur sicilienne. C’était le plein été, et à quatre heures et demie de l’après-midi, le soleil tapait encore dur. Clelia portait une robe légère, et était protégée par un joli chapeau de paille. Plus elle marchait, et mieux elle se sentait. Elle allait vers le port en prenant son temps, l’air à l’affût de quelque chose. Mais plus que les bâtiments baroques, elle cherchait les noms, sur les boutiques, ou les portes les plus visibles.

-          Perbacco ! Mais où sont passés les Romino ?! se demandait-elle.

-          Vous cherchez quelque chose, madame ? lui demanda un commerçant qui ouvrait son magasin.

-          Pas vraiment… plutôt quelqu’un. Ou peut-être plusieurs personnes. Le nom  de la famille Romino vous dit-il quelque chose ?

Clelia avait posé la question à tout hasard, car manifestement, l’homme était jeune, peut-être même plus qu’elle, peut-être aussi n’habitait-il pas à Marsala même.

-          Romino, vous dites ?

-          Oui.

Le commerçant se gratta la tête, finit par répondre par la négative.

-          Il y a bien quelques Romano, mais Romino, non. Excusez-moi.

-          Ne vous excusez pas, dit gentiment Clelia. Mais votre boutique m’intéresse, je reviendrai vous voir. J’aime les liqueurs, les vins du coin…

L’autre lui fit un grand sourire, et la regarda partir d’un pas léger, charmé, puis soupira, et entra dans son magasin.

Quelques mètres plus loin, vers le port, Clelia avisa un vieux monsieur à moitié assoupi sur un banc, un mouchoir blanc sur la tête. Elle eut envie de lui parler, hésita.

-          Vous voulez vous asseoir, madame ?

-          Je ne sais pas… ça manque un peu d’ombre, vous ne trouvez pas ? Vous me faites penser à mon grand-père, cela dit…

-          Il y a une petite fontaine à deux pas, se justifia l’homme. Votre grand-père était peut-être du coin….

-          Non, il était napolitain. C’est du côté de ma grand-mère, que je trouve des Siciliens. Mais alors, peut-être pouvez-vous m’aider….

-          Demandez-moi ce que vous voulez, alors, dit gentiment le vieux monsieur. J’ai le temps, et vous aussi, j’ai l’impression.

A ces mots, Clelia s’assit à côté de lui.

-          En fait, je voudrais voyager dans le passé. Voir si je peux redécouvrir mes ancêtres siciliens.

-          Je vous en prie, embarquons ensemble. Que voulez-vous savoir ?

-          Si le nom de la famille Romino vous rappelle quelque chose.

Le vieil homme ferma les yeux pour mieux chercher dans ses souvenirs.

-          J’ai entendu parler d’une Anna Romino… une très belle femme, paraît-il. Mais je ne l’ai pas connue. Vous êtes très belle, vous aussi.

Clelia rosit du compliment, se reprit, puis réfléchit :

-          Elle devait être la sœur d’un de mes lointains ancêtres… Une couturière ?

-          Oui. Et douée, à ce qu’il paraît.

-          Ah ! Oui, et elle est morte jeune.

-          Ça, je ne sais pas. on parlait surtout de son amour pour le fils du maire de son époque.

Clelia continuait de réfléchir, le menton sur la main.

-          Je n’ai jamais entendu une telle histoire dans ma famille. Il y a des zones d’ombre…

-          Vous me pardonnerez si je n’ai rien d’autre en tête. A mon âge, on aime voir passer les petites jeunettes, et refaire le film des amours passées…

Clelia eut un petit rire.

-          Petite jeunette ? J’ai quarante-cinq ans...

-          J’en ai près du double, rétorqua l’homme.

Confuse, elle s’excusa, puis :

-          Je retiens une certaine Anna Romino…

-          Les voyages dans le passé sont passionnants. Par ici, plusieurs familles étaient des marins, allez donc chercher du côté du port.

-          J’y allais, justement. J’aime l’ambiance des ports. Ça doit être atavique...

Tous deux se sourirent, et Clelia se leva, remercia le vieil homme.

-          Ce fut un plaisir, madame. Continuez votre voyage spatio-temporel… Les jeunes aiment bien ça…

Et ils se quittèrent en riant.

Clelia se dirigea donc vers le port, toujours à l’affût des noms sur les murs, sans prendre garde aux chats qui déambulaient, placides, ni aux mouettes qui participaient au fond sonore. Dès que Clelia aperçut la mer, elle eut un grand sourire. Mais où ses pas la mèneraient-elle ? Au hasard, elle alla vers le débarcadère, sentit les odeurs typiques des ports. Et le soleil cognait…

-          Que cherchez-vous, madame ? lui demanda un marin au visage tanné par l’astre solaire.

-          Eh bien… je cours après des fantômes.

-          En plein soleil ?

-          Mes ancêtres siciliens…

-          Vous devriez aller à l’ombre, vous êtes trop jolie pour devenir boucanée comme moi.

-          J’ai un chapeau.

-          Ah, ces citadins…

-          A tout hasard, avez-vous entendu parler de la famille Romino ?

-          Ici à Marsala ?

-          Oui.

-          Alors non, ça ne me dit rien. Je passe plus de temps sur mon petit bateau, que sur la terre ferme…

-          Ça ne fait rien, fit Clelia. Je vous remercie, et je vais suivre votre conseil. Je vois qu’il y a un bar…

-          Si vous allez au bar, vous ne serez pas seule longtemps, prédit l’homme quant à lui.

En s’approchant du bar aux chaises bleues et blanches, Clelia vit un homme, jeune, d’une grande beauté, qui sursauta en la voyant arriver.

-          Voulez-vous venir vous asseoir près de moi ? proposa-t-il gentiment. J’ai l’impression de vous reconnaître… vos traits ne me sont pas inconnus…

-          Mais nous ne nous connaissons pas ! Et j’aime beaucoup votre accent. Vous êtes français ?

-          Non, tunisien, en tout cas ma famille est tunisienne. Nous avons connu des vicissitudes… Je m’appelle Zine Torgazi, et vous ?

-          Clelia. Clelia Dumont.

-          Ah ! Mais vous êtes française, ou italienne ?

-          Les deux ! répondit Clelia en riant, et elle s’assit. Mon mari était français.

-          Alors vous êtes divorcée... fit Zine en français.

-          Non. Veuve.

-          Oh ! Pardonnez-moi. Mais laissez-moi vous regarder…

-          Euh, je… c’est-à-dire…

-          Votre cœur est pris ? s’enquit Zine.

-          Ce n’est pas ça… Je cherche ma famille, mais je crois que vous, vous venez de trouver quelqu’un sans chercher…

Zine eut un sourire magnifique.

-          J’aime vos énigmes… madame Dumont.

-          Je vous en prie, appelez-moi Clelia…

-          Quelle famille cherchez-vous ?

-          Celle de mes ancêtres de Marsala. Celle des Romino, ça vous dit quelque chose ?

Le visage de Zine s’éclaira, faisant pétiller ses yeux noirs.

-          J’ai cet ancêtre tunisien, qui s’appelait Abdel Torgazi, qui a fait un enfant à une jolie Romino, puis a dû partir pour la France… Laissez-moi vous regarder, s’il vous plaît. Pour moi, vous faites partie de la mythologie des Torgazi.

Le cœur de Clelia se mit à battre à tout rompre.

-          Le père inconnu de mon ancêtre Massimo Romino ? demanda-t-elle.

-          Donc Massimo a porté le nom de sa mère, comprit Zine. Alors ça doit être ça…

-          Oh, Zine, parlez-moi de vous, de votre famille !

-          Bien sûr. Que voulez-vous boire ? C’est moi qui invite…

-          Merci, mais… je ne sais pas quoi prendre.

-          Leur marsala all’uovo est excellent. Ça vous dit ?

Clelia se laissa faire, et une fois que le serveur eut pris leur commande, elle demanda :

-          Comment connaissez-vous le prénom de mon ancêtre Massimo Romino ?

-          Pour une raison toute simple : il était le premier né de mon ancêtre à moi, Abdel avait su, et il voulait rester avec une femme si belle… Ils étaient d’accord que, si c’était un fils, ils l’appelleraient ainsi, comme le plus grand, le plus beau… le plus tout. Et ça a été confirmé à la mairie par le père d’Anna Romino. Le fils du maire en a pris ombrage, et c’est pour cela que mon ancêtre a dû fuir, choisissant la France pour être sûr qu’on ne le retrouve pas. Vous voyez, votre ancêtre à vous a fait tourner bien des têtes !

-          Parce que du coup, le fils du maire… ?

-          Avait des envies de meurtre. Lui et Anna s’étaient aimés, et déjà avant ça, c’était un homme violent. Et comment a fini votre… arrière-grand-mère, c’est ça ?

-          Non, plus ancien.

-          Mamma mia… fit Zine, songeur.

Clelia le regarda alors qu’il était ainsi, les yeux mi-clos, le menton sur la main, ce léger hâle indiquant ses origines nord-africaines.

-          Vous semblez jeune, dit-elle enfin.

-          J’ai trente-cinq ans. Et vous ?

-          Quarante-cinq.

-          Ah bon ? Vous faites plus jeune.

-          Ça doit être ce retour aux sources. La mort de mon mari a été terrible. Mais, euh… vous… beau comme vous êtes, vous devez être en couple…

-          Non. On m’appelle le Dom Juan du port, ici.

Ils se regardèrent, et éclatèrent de rire.

-          Je vous remercie, dit enfin Clelia. Ça me fait du bien de vous parler, et je n’aurais pas cru que ce serait un jeune Tunisien qui me renseignerait sur mes propres origines...

-          Disons que nos données se complètent, fit Zine avec son sourire ravageur.

-          C’est bien vrai, que vous êtes le Dom Juan du port… Mais pourquoi êtes-vous à Marsala, vous ?

-          J’ai fait mon propre retour aux sources il y a quelques années, du côté de Bizerte. J’y ai encore des cousins… mais pour trouver du travail, à l’époque du printemps arabe, c’était mission impossible. Alors j’ai fait comme vous, et cherché Massimo Romino ici. Vous ne devinerez jamais où j’ai trouvé un emploi…

-          Dites voir…

-          A la mairie ! Je suis musicien avant tout, et j’organise le volet culturel et notamment musical, du coin. C’est passionnant. On dit que la musique adoucit les mœurs, et personnellement, j’en suis convaincu. Je joue moi-même de la guitare, et j’aime chanter. Et vous, quel est votre métier ?

-          Je suis dans le culturel aussi, je suis bibliothécaire. J’ai une véritable passion pour les livres, et j’aime faire la lecture aux enfants. Moi aussi, mon métier me passionne. Quand je ne lis pas, j’aime faire de grandes balades avec mon appareil photo, des randonnées, des pique-niques… Je vivais à Avignon, la ville de mon mari, il y a de très beaux paysages. Et vous, dans quelle ville de France est allée votre famille ?

-          A Toulon. J’y ai habité jusqu’à mes vingt-cinq ans, à peu près.

-          Et ensuite la Tunisie…

-          Je n’y ai passé que des vacances, puis une année, au mauvais moment. Maintenant, j’y fais des séjours épisodiques. Si vos lointains ancêtres sont siciliens, eh bien, les miens aussi…

Ils échangèrent un regard intense, et on leur apporta leur marsala.

-          Goûtez voir, dit encore Zine. A votre santé !

Ils trinquèrent en souriant, puis y trempèrent leurs lèvres.

-          Hum ! s’exclama Clelia.

-          Qu’est-ce que je vous disais ?!

-          Mais vous buvez de l’alcool ?

-          A dose raisonnable, je ne vois pas le problème. Si vous voulez savoir, oui, j’ai des origines musulmanes, mais en réalité, je me fiche complètement de la religion. J’ai presque toujours vécu en France, avant de revenir entre Bizerte et Marsala.

-          Oui, vous parlez très bien le français.

-          Merci. Et maintenant, dites-moi : vos ancêtres à vous sont-ils restés par ici ? Parce qu’Anna Romino est partie, mais on n’a jamais su où…

-          Elle était partie avec son fils dans le nord de l’Italie, où je suis retournée peu de temps après mon veuvage. La famille de cette ancêtre s’est fixée à Imperia, sur la côte ligure. Ma grand-mère et sa sœur ont épousé des Italiens, mais elles sont parties en France pour gagner plus d’argent. Ma grand-mère était couturière aussi, comme son aïeule.

Clelia eut un gros soupir, à cette évocation.

-          C’est elle, qui avait cousu ma robe de mariage...

-          Votre mari vous manque ? Que lui est-il arrivé ?

-          Un accident stupide, éluda Clelia. Ça a été si brutal, que, oui, il me manque encore. C’était il y a huit ans… Je n’arrive pas à l’oublier.

Tout doucement, Zine essuya une larme sur la joue de cette belle inconnue. Clelia se laissa faire, puis but encore une gorgée de marsala.

-          Mais qu’est-ce qu’il est bon !

Elle se reprit ainsi.

-          Ne faites pas de bêtises, Clelia. Et puis… je dirais que nous faisons partie de la même famille, même si le sang d’Abdel, mon ancêtre, s’est mélangé avec celui d’une Italienne, puis d’une Française… Comme on dit en France, nous sommes des cousins à la mode de Bretagne…

-          Excusez-moi, fit Clelia, d’autant plus émue.

Elle sortit un paquet de mouchoirs de son petit sac, se tamponna les yeux.

-          Donc je suis aussi d’origine tunisienne… De Bizerte ?

-          Oui, c’est ça.

-          Excusez-moi encore, je ne situe pas…         

-          Au nord de Tunis, c’est un port. Mes lointains ancêtres étaient marins, et Bizerte a été une base navale, française,  pendant très longtemps. A vrai dire, je me passionne pour ces choses-là.

-          Zine…

-          Oui ?

-          Je voudrais… mieux connaitre mes ancêtres, la petite, la grande histoire, l’Italie, la Sicile… et donc, maintenant, la Tunisie. Comme vous.

-          Alors nous allons apprendre à nous connaître. Même si nous sommes de très lointains cousins. J’en ai d’autant plus envie, que vous devez ressembler beaucoup à Anna Romino… Connaissez-vous ses traits physiques ?

-          Non, comment voulez-vous ? C’était il y a si longtemps… Mais j’ai une grand-tante, de ce côté, qui, à vingt ans, était considérée comme la plus belle femme d’Imperia. Dans ma famille, une légende circulait sur sa beauté, et celle de notre aïeule Anna Romino…

-          Donc vous êtes une vraie Romino, conclut Zine avec un sourire.

Clelia réagit à peine, tant elle était émue. Et Zine le perçut.

-          Clelia, fit-il doucement en posant une main sur la sienne. Tout cela vous touche.

-          Oui.

-          Vous savez… moi aussi. Par-delà le temps, celui de vos ancêtres et des miens, vous réveillez quelque chose en moi.

-          Et vous êtes parti sur la piste d’Abdel Torgazi ?

-          J’ai essayé. Mais vous savez, en Afrique, l’état civil n’est pas performant comme en Europe… alors je n’ai pas trouvé grand-chose, si ce n’est des légendes. Et vous, avez-vous retrouvé les traces d’Anna Romino ?

-          Je sais qu’elle est morte jeune, à peu près à l’âge que j’ai maintenant. Mais elle a eu le temps d’avoir deux autres enfants, une fois à Imperia, d’un autre homme. Mais je ne sais pas pourquoi Massimo a gardé le nom de sa mère, alors que ses demi-frères portaient bien le nom de leur père.

Zine soupira.

-          Sans compter sa famille française, qu’il ne pouvait pas connaître… remarqua-t-il.

-          Abdel Torgazi a eu combien d’enfants, en tout ?

-          Quatre. Il en a eu trois d’une Française, et n’a jamais osé retourner en Sicile. Et puis, si vous me dites qu’Anna est partie à Imperia, il ne l’aurait probablement pas retrouvée, de toute façon. C’était sa blessure, dont on parle encore, chez les Torgazi…

-          D’où les légendes, conclut Clelia.

-          Oui, c’est comme ça que naissent les légendes familiales. Et c’est une légende que nous avons en commun, dorénavant.

-          Ma grand-mère disait régulièrement que son ancêtre était souvent dans la lune... comme s’il venait d’ailleurs. Peut-être avait-il vos yeux… La Sicile n’est pas loin de  la Tunisie.

-          Il y a un peu plus de deux cents kilomètres par la mer, entre Trapani et Bizerte. Tous les Tunisiens rêvant de s’évader le savent, même s’ils préfèrent la France.

-          Alors pourquoi se retrouvent-ils à Lampedusa ? s’étonna Clelia.

-          Parce que les passeurs sont des imbéciles finis, et que quand on fait naufrage, on se retrouve à l’île la plus proche. Mais en réalité, ceux-là partent surtout de Libye. En plus, la Tunisie a été un protectorat français pendant un peu plus de soixante-dix ans. Là-bas, même si l’arabe est langue officielle, on continue d’apprendre le français à l’école.

Clelia écoutait, fascinée, passionnée, en oubliant son verre de marsala all’uovo pourtant délicieux. Zine le lui rappela à sa manière, en saisissant son verre ; parler lui donnait soif… Alors elle sourit, et en fit autant. Ils burent en silence et, sans y penser, tous deux se prirent la main, après avoir posé leurs verres.

-          Il faut que nous gardions le contact, Zine. Recoller nos familles.

-          Pourquoi, vous partez bientôt ?

-          Non. Je suis ici depuis trois jours, c’est trop court. Je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin… de toute façon, mes enfants sont dans la famille de leur père, je me suis octroyée une semaine pour venir ici. Et je vous ai trouvé…

Zine eut son plus beau sourire.

-          Eh oui, nous sommes cousins… très éloignés, mais cousins quand même.

-          Je risque de me sentir obligée d’aller à Bizerte…

-          Pas toute seule. Les belles femmes doivent très attention, dans les pays musulmans.

Clelia sourit à son tour, avec des sentiments mêlés, et puis Zine lâcha sa main, pour déposer un billet, quelques pièces pour payer leurs consommations. Puis il se leva en lançant au serveur :

-          Giorgio ! Garde la monnaie !

-          Grazie mille !

Clelia en aurait ri, et se leva à son tour. Zine eut un geste invitant à le suivre, et elle obéit.

-          Je vais te montrer quelque chose, dit-il. Si nous sommes cousins, tutoyons-nous…

-          Oh, oui ! réagit Clelia avec feu.

Elle se laissa prendre le bras, sentant qu’il se passait quelque chose, mais Zine n’alla pas plus loin, et ils allèrent vers la capitainerie, là où on voyait bien la Méditerranée. De son bras libre, Zine fit un geste englobant le paysage, la mer.

-          Tu vois, c’est notre mer… dit-il.

-          Mare nostrum, murmura Clelia.

-          Pour réconcilier notre famille.

Ils se regardèrent en souriant, sans se lâcher. Le bras de Zine entoura la taille fine de Clelia, qui se demanda s’il jouait encore au Dom Juan du port… Mais dans ses yeux, l’espoir était né à nouveau, et elle posa sa tête sur l’épaule de Zine, sans cesser de regarder l’horizon…

 

© Claire M, 2022

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