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l'imagination au pouvoir
2 janvier 2023

Un peu d'histoire... (à ma manière)

Mystères félins.

 

Ils étaient très bien là, dans les forêts immenses, pleine d’animaux, à qui eux-mêmes ne voulaient pas de mal, si ce  n’est lever quelques pièges de petits mammifères pour leurs repas. La Terre était fertile, les continents s’étaient dessinés, puis quelques grands fleuves, auxquels ils n’avaient pas donné de noms, les reconnaissant à leurs couleurs et à leurs aspects. De toute façon, ils étaient fondamentalement pacifiques, même s’ils étaient conscients qu’ils ne seraient pas les derniers à vivre sur une Terre formée depuis peu. Tout au plus voulaient-ils survivre.

Mais un jour, les tigres aux longs crocs laissèrent la place à des mammifères plus petits, souples et élégants. La première fois qu’il en vit venir un à lui, Baudis écarquilla les yeux, émerveillé.

-          En voilà un bel animal ! s’exclama-t-il.

-          Je te remercie, fit l’autre en s’asseyant sur son derrière, dans les fougères, s’enroulant dans sa queue fine. Mais à qui appartient ce monde ? Qui sont tes ancêtres ?

-          Ils sont d’une autre planète, qui n’existe plus. Je m’appelle Baudis, et toi ?

L’animal dut réfléchir, cligna des yeux.

-          Moi aussi, je suis d’une nouvelle espèce. Les gros tigres ont perdu leurs crocs et avaient de ce fait des difficultés à se nourrir. Alors nous avons muté, et sommes aussi devenus plus petits. Mais je n’ai pas de nom.

-          Alors tu seras de l’espèce « Chat », déclara Baudis tout en caressant l’animal. Dans notre langue, cela veut dire « doux ».

-          Ça me plaît, fit donc le désormais chat. Mais une espèce n’est pas un nom. A moins que « Baudis » signifie quelque chose dans ta langue.

-          Non… c’est un nom, c’est tout. Mais si tu y tiens, je t’appellerai Sable. Ça te va ?

-          Tout me va.

-          Je peux te prendre dans mes bras, comme une compagne ? Nous avons deux enfants et, comme beaucoup, nous voulons instaurer une civilisation ainsi.

-          Une civilisation… Oui, pourquoi pas.

-          Cette forêt ne sied pas à ta beauté. Laisse-moi t’emmener.

Sable ne dit pas non, eut le premier câlin de sa vie, ce qui le fit ronronner. Baudis sut tout  de suite qu’ils allaient bien s’entendre. Dans la cabane de ce dernier, la nouvelle espèce prit ses aises, et indiquait aussi l’éternité, chassait les rongeurs et apaisait la famille de Baudis en ronronnant tout contre eux.

Bientôt, lors de ses sorties, Sable trouva des congénères, et leur expliqua ce qu’ils avaient à gagner en restant ainsi avec les habitants de la Terre : le gîte, et les considérations philosophiques avec eux.  Mais il finit par s’apercevoir que les comparses de Baudis n’étaient pas forcément aussi intelligents… Certains parmi les chats avaient fait comme lui, mais les petits enfants leur faisaient peur. Pourtant, au fil du temps, un lien se tissa, et les habitants de la Terre, avec eux, n’étaient pas des ingrats. Même, ceux-ci se mirent à adorer leurs chats, dont le statut changea, pour devenir de véritables dieux. Les extra-terriens se mirent à construire des temples, puis de grands complexes, puis des villes, près d’un long fleuve limoneux et fertile, qu’ils domestiquèrent. Mais les chats évitaient ses abords, à cause des crocodiles qui n’auraient fait qu’une bouchée d’eux, et du limon, qu’ils voyaient d’un œil dégoûté. Les extra-terriens eurent l’idée, après les chats, d’enterrer leurs morts aussi, mais en moins grande pompe. Ils avaient bonne mémoire, et préféraient de petits autels où ils dessinaient les traits de leurs chers disparus, ou les sculptaient. L’art naquit ainsi, puis l’écriture.

Mais tout cela ne dura qu’un temps. Quand ils virent passer les autres hommes, bien terrestres ceux-là, les extra-terriens prirent peur. Ils les voyaient hirsutes, bas du front, voûtés, les bras pendants. Quelques-uns des anciens habitants essayèrent de communiquer avec eux, mais ils n’obtinrent que des borborygmes hésitants. De toute façon, ces hommes partaient vers le nord, ce que leurs prédécesseurs ne comprenaient pas, se trouvant si bien là. A cet endroit, certes, le soleil pouvait taper, mais personne ne s’en plaignait. A cette époque, le nord du continent africain était luxuriant, et les extra-terriens profitaient des forêts primaires, de leur fraîcheur, et de tout ce qu’elles offraient. Les chats pouvaient s’y aventurer, tenir les lions en respect, chasser un peu, mais de plus en plus, ils liaient leurs destins aux extra-terriens. Ils n’avaient jamais fait de pacte officiel, mais les petits félins étaient considérés comme des dieux, ce qui leur allait très bien. Personne n’aurait aimé élever la voix sur ces petits félins.

Et la vie suivait son train, les forêts devinrent savanes, et enfin, des déserts. Des hommes choisirent de s’y  installer, plutôt que d’aller chercher d’autres contrées dont ils craignaient le climat, qu’ils devinaient plus rude. Or ces hommes avaient évolué et, dorénavant, avaient acquis la parole, plus de souplesse, et ils s’intégrèrent dans les villes des extra-terriens.

-          Ça ne va pas ! finit par s’exclamer un haut dignitaire déjà en place. Les hommes et nous devrons choisir : il n’y aura pas de place pour tout le monde ! En plus, ils tuent des chats, sacrilège, impiété ! Ce sera nous, ou eux.

Un autre disait :

-          Il fait trop chaud ici maintenant. Et notre planète a disparu…

-          A cause du réchauffement, de l’avenir de l’Univers, lui répondit-on.

-          Mais il n’y aurait pas des endroits où aller ? La Terre est grande…

-          N’oublions pas que nous avons oublié d’où nous venions, rappela le haut dignitaire. Cela fait des millénaires… Nos appareils se sont perdus depuis belle lurette.

-          Alors fais quelque chose, Djoser !

Et Djoser réfléchit.

-          Nous allons marquer le ciel, dit-il au bout de quelques jours. Pointer vers Râ. Marquons la Terre, faisons des flèches vers le ciel. Si vous êtes d’accord, je deviendrai pharaon.

Djoser était jeune, beau et sage, aussi on le laissa faire. Il édifia de premières pyramides, fit travailler ceux qui le souhaitaient, sans dire aux hommes, déjà esclaves, la véritable raison pour laquelle il faisait construire de tels édifices. Les chats encourageaient les troupes, venaient ronronner un peu partout, sans distinction entre extra-terriens, et hommes. Ils étaient particulièrement choyés par les prêtres, et n’auraient voulu échanger leur place pour rien au monde. La perspective de voir partir un peuple qui leur donnait tant les chagrinait réellement. Aussi un descendant de Sable alla-t-il voir un grand prêtre.

-          Dis-moi, grand prêtre, si vous devez partir, pourrons-nous vous suivre ? Les hommes se comportent comme des brutes…

-          Mais nous ne savons même pas où aller, et encore moins comment !

-          Il y a forcément une solution. Vous êtes des fils des étoiles.

-          Tu sais ce qu’a dit le pharaon Djoser : nous sommes les fils du Soleil. Si ça se trouve, nous mourrons sur place, et les hommes ne se souviendront même pas de nous.

-          Tu es bien pessimiste, grand prêtre.

-          Je sais. Mais je suis d’abord écœuré.

-          Ceux qui le veulent pourraient rester. Et certains, devenir pharaon, à la mort de Djoser. Notre cosmologie est au point…

Le grand prêtre eut un petit sourire.

-          Je n’avais pas pensé à ça, admit-il. Mais à terme, je pense que nous disparaitrons tous.

-          Même les chats ?

Le petit félin ferma les yeux, les rouvrit. Le grand prêtre le caressa.

-          Vous êtes la sagesse incarnée, vous les chats. Soit. Quelques-uns resteront. Les autres, eh bien… ils pourraient rejoindre un autre continent. Grâce à toi, j’ai une idée.

-          Tu m’en vois ravi… Caresse-moi, je te prie.

L’extra-terrien s’exécuta sourire aux lèvres.

-          C’est le moment que je préfère, dans ma charge : dialoguer avec vous autres, les chats…

Peu après, il alla parler à Djoser, qui approuva ce qu’avait dit ce chat, puis ce dernier convoqua son grand Conseil. Ceux qui devaient devenir pharaons, ou à une autre place sacrée, restèrent, la charge étant héréditaire pour les pharaons, ainsi que ceux qui supporteraient le voisinage des hommes. Le décret fut promulgué puis, peu à peu, le pays se dépeupla de ses extra-terriens, qui partirent se réfugier sur un continent encore émergé de l’Atlantique, mais voué à disparaître lui aussi. Djoser put mourir en paix, et fut installé dans l’un des immenses tombeaux qu’il avait fait ériger, pointe vers le ciel. La quatrième dynastie apparut, et le pharaon Snéfrou put s’entendre avec les chats, qui pouvaient encore le conseiller. Mais désormais, ces petites bêtes ne pouvaient parler qu’avec les extra-terriens, les hommes ne comprenant pas leur langage.

-          Ils ne sont pas encore complètement évolués, répondit Snéfrou à l’un des nombreux chats de son palais. Du moins, c’est ce que je pense. Attendons les générations suivantes…

-          Encore heureux que nous soyons toujours des dieux, mais je crains le pire, Snéfrou.

-          Brave bête, tu es un des rares à  me parler ainsi, à me rappeler mon nom…. Les hommes s’aplatissent devant moi, mais moi, ce que je crains, c’est le jour où ils comprendront ce que nous étions, nous autres Egyptiens.

-          Tu te projettes loin, j’ai l’impression. Hum, encore un  peu sous la gorge, Snéfrou…

Le pharaon ne se le fit pas dire deux fois. Sa charge était surtout honorifique, et il avait le temps de câliner ses chats, sa femme, ses concubines, ses enfants. Tous deux étaient au comble de la félicité. Snéfrou n’avait jamais oublié comment l’un de ses très lointains ancêtres avait nommé cet animal « doux », « chat » dans sa langue.

-          Tu es si doux…

-          Fais-nous confiance. N’oublie pas que, toi comme moi, nous voulons domestiquer l’homme. Si les pharaons disparaissent, nous serons là, nous. Je doute que l’inverse advienne.

-          J’espère que tu as raison, Roi Chat.

-          De toute façon, vous autres pharaons, vous pouvez encore durer très longtemps, quelques millénaires.

-          J’en accepte l’augure. Tant que les extra-terriens comme moi serons là, ça se passera bien. A moins que  l’homme ne se rebelle, ce qui n’est jamais à exclure.

-          Douterais-tu de tes pouvoirs, Snéfrou ? Quelques mouvements de bras, ronds de jambes, et tu tiendras ton peuple en respect. Même s’il y a de plus en plus d’hommes, et de moins en moins d’extra-terriens.

-          Tu me rappelles cette peur que notre civilisation disparaisse…

-          Il en restera quelque chose. Les sables ne peuvent masquer les pyramides.

-          Merci, Roi Chat.

-          Et câline-moi encore…

Mais si les hommes, au fil du temps, étaient plus nombreux, en revanche, la plupart des extra-terriens mouraient, ou partaient vers ce continent qui, tout doucement, s’engloutissait dans le lointain Atlantique. Tant et si bien que le sang extra-terrien se dilua, avec un sursaut, cependant, lors du premier siècle avant la naissance du Messie.

Il y eut une très belle femme, descendante d’un Ptolémée, avec une caractéristique propre aux extra-terriens, quoiqu’atténuée : la longueur de son nez. Et comme toute bonne descendante d’extra-terriens, elle vénérait les chats.

-          Ma belle reine, je veux que tu portes enfin la couronne qui te revient… lui susurra le beau consul César, venu tout exprès du continent européen.

-          Mais je ne demande pas mieux, cher amant ! fit Cléopâtre.

-          Et nous pourrions construire un immense empire, toi et moi… Décidément, je veux que tu sois reine, et pas uniquement de mon cœur.

La jeune princesse sourit, aux anges.

-          Toi à Rome, et moi ici, à Alexandrie ?

-          Toi comme moi pouvons nous déplacer. Les bateaux sont là pour ça.

-          C’est vrai. Eh !

-          Qu’est-ce que c’est ? demanda César, avisant le bout d’une petite oreille au-dessus de leur couche.

-          Mrâou ?

-          Oui, Sablon ?

-          Argh !

-          Jules ?

Il s’était évanoui de peur, quand Sablon avait sauté auprès de sa maîtresse.

-          Et ça veut conquérir le monde ! s’esclaffa Cléopâtre, et elle éclata carrément de rire. Allez, quoi, Jules !!

Elle lui donna de petites tapes sur les joues, dut appeler ses servantes pour le faire revenir à lui.  Il fallut écarter le chat, qui ne comprenait pas, alors Cléopâtre se leva, dépitée. A la fin, une servante renversa un vase d’eau sur la tête du beau Romain. 

-          Je ne veux plus voir de chat, entendez-vous ?! fit-il en reprenant enfin ses sens.

-          Ça va être compliqué, cher amant... déclara la jeune princesse, les mains sur les hanches. A moins que tu m’emmènes à Rome avec toi…

César eut un mouvement d’humeur, et quitta la pièce en claquant la porte.

-          Mais quelle petite nature !! Sablon ? Où es-tu ?

Toutes ces jeunes femmes riaient. Elles ouvrirent la porte que César avait failli casser, et le chat réapparut, pour prendre la place du couple de sa maîtresse, sur la couche.

Cléopâtre en fit devenir d’autres fous, mais avant cela, César l’avait tout de même mise sur le trône d’Egypte, puis mourut assassiné quelques années plus tard. Cléopâtre était alors avec Marc-Antoine, quand ce dernier fut défait à Actium. Leur situation devenant intenable, ils choisirent le suicide.

-          Cléo, tu es sûre de ce que tu fais ? demanda un chat alors qu’elle admirait l’aspic au venin mortel qui  allait la piquer.

-          Absolument sûre, Po-tolo.

-          Te rends-tu compte de ce qu’il se passe ? Si même les descendants des extra-terriens se suicident, où allons-nous ? Les Romains sont des hommes qui n’ont pas fini d’évoluer.

-          Qu’est-ce qui te fait dire cela ? s’enquit Cléopâtre, intriguée.

-          Ils ne savent pas parler aux chats. Pire, certains en ont peur, ou les tuent. Nous sommes pacifiques, et tu le sais.

-          La vie est pleine de sons et de terreur. Je ne fais de violence qu’à moi-même. Une dernière caresse, Po-tolo.

Le chat regarda mourir sa maîtresse, eut même des larmes. Il craignait que le monde s’achève là…

Mais il n’en fut rien, l’Egypte tombant sous l’égide romaine. Cléopâtre avait été sa dernière reine, et ses chats quittèrent Alexandrie à leur tour, car les Romains, selon eux, n’étaient toujours pas évolués. D’ailleurs, l’envahisseur les écartait, du pouvoir, d’une belle vie, pire, il les traitait avec mépris, n’acceptant leur aide que pour protéger les réserves de blé. Certains chats voulurent partir vers l’Atlantique, mais ils surent que le dernier continent où ils pouvaient aller avait fini par s’enfoncer entièrement dans l’océan. Coincés, ils firent leur travail de chats protecteurs des récoltes, et même pas câlinés. S’ils comprenaient toutes les langues, il n’en allait pas de même pour les hommes, qui de toute façon faisaient à peine attention à eux. Dépités, malheureux, les chats se replièrent sur leur propre société, du moins pour les femelles, qui gardaient jalousement leurs petits. Il y avait de plus en plus de chats noirs, la race évoluant encore. Près des nouvelles églises, ils faisaient encore plus peur que les autres, et les prêtres virent en eux des suppôts du Diable, sans faire dans le détail. Pendant plusieurs siècles, les chats furent massacrés, ce qui ne leur donnait pas envie de venir vers les hommes. Ils cherchaient les descendants d’extra-terriens, mais ceux-ci se faisaient de plus en plus rares. Seuls des femmes, et quelques alchimistes, purent les préserver, au péril de leurs vies pour les femmes.

Et puis Joachim apparut, composant des poésies, et à la mort de Belaud, son joli chat gris, ces petits animaux comprirent que les écrivains, les poètes pourraient les aider. Aussi, les chats allèrent-ils de préférence vers eux, faisant de leurs maisons de véritables foyers accueillants. Sous Louis XIII, ils furent même adoptés par l’homme fort au pouvoir, mais ils durent encore attendre deux siècles avant de véritablement commencer à être réhabilités.

-          Regarde, Judith, comme il est mignon !

-          Oh ! Je peux le caresser, père ?

-          Bien sûr, c’est notre chat, maintenant. Je suis sûr qu’il va m’inspirer. Il me fait penser aux Egyptiens… Je pense justement à un roman…

-          Qu’il est doux ! s’émerveilla la petite Judith. On va l’installer sur le coussin le plus confortable de la maison !

-          Tu as raison, il le mérite. Et puis j’écrirai des poèmes, aussi. As-tu entendu parler de Baudelaire ? Il adore lui aussi ces petites bêtes.

-          Non, qui est-ce ?

-          Un poète. Les poètes savent tout, comprennent tout. Nous rendrons la parole à ces jolis petits animaux. Enfin, j’aimerais bien. Qui sait quelle histoire ils ont eue !?

 

-          Moi, je le sais, déclara la petite fille, m’interrompant dans mon écriture.

-          Ah oui ? fis-je, amusée.

-          Mais tu viens de l’écrire, marraine !

-          Ce n’est qu’une histoire, ma puce. Qui saura jamais la vérité ?

-          Les écrivains comme toi, marraine, savent rendre la parole à tout le monde. Y compris à des êtres aussi mystérieux que les chats. Il y a vraiment eu des extra-terriens, dis ?

-          Je ne sais pas, mais cette idée me plaît. Les chats sont si fascinants !

-          Eh bien, toi aussi… marraine chatte ! Tu me ferais un câlin ?

-          Tu m’as donné le mot de la fin, petitoune, fis-je, le nez dans le cou de ma filleule, avec l’impression de ramener un chaton dans le droit chemin, et l’envie de lui donner un maternel coup de langue…

 

© Claire M, 2022

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Commentaires
l'imagination au pouvoir
  • Entrez donc dans l'un des royaumes de l'imagination, la mienne, où vous croiserez êtres fantastiques, âmes en peine, beaucoup de chats... Vous pourrez y trouver d'autres aventures, ou jouer avec moi, les mots... Le continent des lettres est si vaste !
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