Mises au point.

-          Bonjour, professeur Laksøn, fit Hans sans ménagement. Je pense que ces visiteurs vont vous intéresser…

Le professeur était tout ébouriffé, et son regard pétilla en voyant les arrivants. Naturellement, quand il comprit d’où ceux-ci venaient, il déclara :

-          Nous ne sommes pas seuls dans l’univers, ça se fête ! C’est le plus beau jour de ma mort !

-          Oh non, encore des mondanités, soupira Anthéa.

Et ils trinquèrent au Champagne, puis la conversation s’engagea. Le professeur expliqua dans les grandes lignes comment cela se passait sur Maldek. La princesse s’étonna de l’étendue déserte de l’endroit où ils se trouvaient, quand ils comprirent qu’avec tous les morts, il y avait bien plus des huit milliards d’habituels sur Terre.

-          Je vous l’ai expliqué, Votre Altesse, reprit patiemment le professeur. C’est dû aux conditions climatiques. Pourtant, pour des gens comme Hans et moi, c’est le paradis, ici.

-          Je vous trouve bizarres, déclara Carman.

-          Nous aussi, rétorqua Hans. Que cherchez-vous ?

La princesse et le capitaine se regardèrent, gênés. Enfin, Byzix demanda :

-          Où en êtes-vous question réchauffement climatique, protection de l’environnement, tout ça ?

-          Plus avancés que sur la Terre. D’autant que nous avons Mu et Atlantide, qui sont de véritables laboratoires écologiques, répondit Hans.

-          Sur Mu, il y a encore des descendants de gens du Moyen âge, qui ne polluent pas du tout.

-          Le Moyen âge ? Une époque éloignée ? demanda la princesse.

-          Très éloignée. Il y a une dizaine de siècles.

-          Oui, il faut être très arriéré, ou très moderne, fit Césig, pour se préoccuper de l’environnement.

-          Tiens, fit Hans, un peu surpris.

Byzix regarda de nouveau la princesse de façon à la rassurer, puis se tourna vers les deux Maldékois.

-          Quelle est l’étendue de Mu ? Ou d’Atlantide ? Quel est le plus grand des continents ?

Ce fut le professeur qui prit la parole, et il se leva pour prendre un atlas, qu’il ouvrit, pour leur montrer, faisant fi des coupes avec leurs fonds de Champagne.

-          Regardez. Mu et Atlantide figurent ici, et là. Pour le reste, c’est comme sur Terre. Il y a des villes plus ou moins importantes, ou encore des déserts, des lacs…

-          Quel est le climat ? demanda la princesse.

Mais le professeur leur  montra le Groenland, sur lequel ils savaient déjà à quoi s’en  tenir, puis l’Europe, Mu, tout en expliquant :

-          Le climat de l’Europe est tempéré. Sur Mu, il est plutôt tropical,

Le professeur en vanta les mérites, surtout au nord, et Byzix et la princesse hésitèrent, puis Byzix évoqua la possibilité d’aller en Atlantide. Et  il demanda à son copilote ce qu’il en pensait.

-          Oh, rien, capitaine. Je suis les ordres. Votre Altesse ?

-          Ces messieurs ne nous ont rien dit de la situation sur Atlantide, insista la princesse.

-          Atlantide est aussi un laboratoire écologique ? demanda alors Byzix au professeur Laksøn.

-          Oui, mais moins que sur Mu.

-          Et y a-t-il des étendues vierges comme ici, sur Mu ou Atlantide ? intervint Lantar.

-          Bien sûr. Chaque continent a ses déserts, sauf peut-être en Europe. Encore qu’en Espagne… fit Hans.

-          Oh, nous avons encore de la place. Ça a l’air de rudement vous intéresser, dites-moi !

La princesse ne put s’empêcher de rougir. Byzix voulut rattraper le coup.

-          Simple curiosité. C’est étonnant qu’une planète aussi peuplée ait un espace vierge, comme ici.

-          J’aime les aventures, ajouta Lantar. Les espaces vierges me font rêver.

-          Comme tout le monde sur notre planète, fit remarquer Carman.

Byzix se passa une main sur la figure, regarda ses ouailles.

-          Que préférez-vous ? Découvrir l’Europe de Maldek, ou Mu ou Atlantide ?

Finalement, ils se décidèrent pour Atlantide pour ensuite, de là, poursuivre leur quête, peut-être vers le sud.