Perspectives actuelles
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Big brother
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SOS
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Horizon
Rendez-vous.
Chacun se souvenait en effet du jeune pharaon qui attirait une telle foule, dans le musée flambant neuf de Gizeh.
Tous opinèrent. Antoinette était aux anges.
Cela fit rire le capitaine et Césig.
Lantar fit du coude à son frère, qui rougit légèrement, mais personne n’osa rire. En plus, la princesse trépignait d’impatience.
Tout le monde était d’accord, il y eut des rires, mais la princesse ne le prit pas mal, sourit, même.
Il fut établi qu’ils partiraient le lendemain à Louxor, et la princesse remit son foulard sur la tête, tant bien que mal. Des trois femmes, aucune n’avait la science des musulmanes, et Antoinette lui dit de demander son aide à Leïla. Mais naturellement, Balea fut en avance, et ses amis, en retard, ce à quoi Antoinette s’attendait. Elle était elle aussi descendue dans le hall de l’hôtel avec le capitaine, et se mit à raconter des histoires terrestres pour passer le temps. Le jeune couple qu’ils attendaient arriva avec plus d’une demi-heure de retard, s’excusant à cause des embouteillages. Ne comprenant plus rien, Antoinette leur parla en anglais puis remonta dans sa chambre, faisant rire Abdallah.
Il avait la peau bistrée, des yeux presque en amande, un charme tout oriental. Leïla, quant à elle, avait légèrement fait glisser son voile en arrière, si bien qu’on devinait sa chevelure brune. Elle avait mis du khôl, et du henné sur ses mains fines, mais sans insister.
Balea fut très surprise d’y retrouver des choses qu’elle avait découvertes à Paris, aussi ils parlèrent de leurs voyages, et des différences entre les différents pays. Abdallah et Leïla parlèrent volontiers de l’Egypte, de ses richesses mais aussi de ses côtés moins riants. La princesse apprenait décidément beaucoup, à leur contact, tout en buvant un cappuccino accompagné d’une pâtisserie. A son grand étonnement, Ollibert participait de plus en plus aux conversations.
A travers l’art…
Guillaume décide, un beau jour, de voyager dans le temps. Il prend un beau livre d’art, pense à une destination de l’espace-temps : et si j’allais à Gizeh ? Alors, il ferme les yeux, et il est à Gizeh à l’époque où le sphinx avait encore son nez, bien des siècles plus tôt.
L’instant d’après, il vagabonde chez Catherine de Russie, visite le musée de l’Ermitage de St Pétersbourg. Ensuite, il saute des pages en avant, se rendant à Pompéi au moment de l’éruption du Vésuve qui lui fut fatale, à la villa des Mystères et ses mosaïques, d’où il déguerpit tel un sauvage, avant d’être lui-même enseveli. Pour se remettre de ses émotions, il va se reposer chez les Aborigènes d’Australie de l’ancien temps, où il peut admirer de très étranges dessins… Ce repos lui est profitable, puis il repart, dans la gare de Lisbonne où il contemple les azulejos, avec leurs dessins très fins, ces motifs en bleu et blanc.
Et il se rend compte que, sans y avoir pris garde, il est revenu en 2025, ce qui le dérange quelque peu. Mince alors, comme il aime ce voyage immobile, à travers ses souvenirs ! Il a envie de les raconter à ses petits-enfants, de leur parler de tout ce que peuvent évoquer les œuvres d’art, et ce sphinx énigmatique, les chats majestueux de l’Ermitage… Il referme les yeux.
Ne vous fiez pas au titre, bien que celui-ci soit dans le fond plutôt optimiste : la guerre est passée et, après Si c'est un homme, son oeuvre la plus connue, Primo Levi (Turin, 1919 - 1987) a publié d'autres livres. A vrai dire, il s'est peu essayé au roman et n'en a même écrit qu'un seul véritable, plus un autre, resté inachevé.
En revanche, cela se sait peu, mais outre son témoignage de rescapé des camps de concentration nazis (Si c'est un homme et sa suite, La trêve - que je vous recommande aussi, au passage), il a surtout écrit des formes courtes, des nouvelles. Ce livre, Dernier Noel de guerre, en est un recueil, et en le lisant j'ai découvert une toute autre facette de Primo Levi : faussement léger (un kangourou qui s'ennuie à un cocktail), fantastique (Les fans de spots de Delta cep), des interviews d'animaux et aussi de l'humour, chose indispensable pour survivre en temps de guerre. J'ai vraiment passé un agréable moment en sa compagnie, entre faits de guerre et notations amusantes. Ce petit volume n'en est qu'un choix (13 nouvelles), mais témoigne véritablement du talent de conteur de son auteur. A vite aller découvrir, et buona lettura !
Croisière sur le Nil.
La petite troupe arriva en vue du pont du 6 octobre : le Nil n’était vraiment pas loin du centre-ville du Caire, où ils étaient basés. Antoinette regarda le papier donné à l’hôtel, et se félicita de reconnaitre au moins les pictogrammes, pour trouver l’embarcadère en vue de leur petite croisière. Comme on ne parlait pas français, elle recourut à l’anglais, et on les dirigea vers une felouque de taille moyenne. Ils étaient huit, ils en eurent une rien que pour eux.
Les Po-Toliens étaient dans leurs petits souliers ; certes, la felouque égyptienne avait une voile, et était plus grande que le petit bateau qu’ils avaient pris à Capri, mais ils n’étaient vraiment pas familiers du monde aquatique.
Anthéa monta en troisième, en tremblant, immédiatement suivie de Lantar, qui n’en menait pas large non plus. Seul Carman, des Po-Toliens, n’avait pas peur. Il avait la tête ailleurs, car cela le faisait repenser à Capri avec Lucia…
Les Po-Toliens étaient intimidés par la grand ’voile.
Il y avait des coussins bleus et blancs, et la princesse les apprécia aussi. Quand tout le monde fut assis, le bateau partit. Un petit vent gonflait légèrement la voile triangulaire, mais ils ne pouvaient guère le voir, car la felouque était pourvue d’un toit, ce qui rassura les Po-Toliens. Lantar se tortillait sur son siège, aussi sa compagne osa lui prendre la main, ce qui lui valut un regard de travers d’Ali, mais ce dernier commença à parler du Nil, de la ville du Caire. Antoinette, Carman, Byzix et la princesse buvaient ses paroles, aussi berçantes que les flots du fleuve.
Tous levèrent le nez, impressionnés.
Ali se mit à sourire, puis reprit son commentaire en parlant de l’île de Gezira et de ses immeubles modernes, annonça le pont Qasr El Nil. Tous les Po-Toliens ne purent s’empêcher de baisser la tête, malgré le toit de la felouque. La croisière se passait bien, et peu à peu, chacun se sentait mieux. Carman était trop occupé à se souvenir de Capri pour avoir peur, et écoutait Ali d’une oreille distraite.
La princesse se cala sur sa banquette.
Un peu plus tard, ils longèrent l’île, puis revinrent à leur point de départ sans qu’il leur arrivât quelque chose de fâcheux.
Ali l’avait rattrapé à temps, et Carman ne put s’empêcher de rire.
Car non seulement c'est plus chaleureux qu'un SMS ou un mail, mais écrire à la main est une véritable jouissance pour qui se pique d'écrire. C'est bien ainsi que tout commence. Lire, écrire améliorent l'ouverture aux autres, permettent de préciser sa pensée et, si on l'enseigne aux enfants très tôt, c'est aussi pour leur motricité dite "fine", et pas uniquement celle qui permet de tenir le stylo, cela sert dans la vie de tous les jours. Si je le pouvais, je militerais pour l'écriture manuscrite, le retour à la bonne vieille lettre qu'on envoyait à tous ceux que nous aimons. Ecrire à la main, lire aussi, sont réellement un acte de résistance ! Réfléchissez, avant de poster quelque chose sur les réseaux soi-disant sociaux !
Douglas Adams, H2G2
42 ! Voilà la trilogie en cinq volumes la plus poilante de l'univers ! Pourquoi ? C'est ce qu'Arthur Dent, avec son ami Ford Prefect, va chercher à savoir, étant le dernier Terrien survivant après la disparition de la Terre... Le héros étant anglais, écrit par un Britannique, attendez-vous à de l'humour british, mais pas seulement... De la fantaisie à l'état pur !
Phillibert Humm, Roman fleuve
Ou trois hommes sur un bateau avec, là aussi, son lot de rencontres, d'anecdotes le long de la Seine, mais écrit par un Français. Un chef d'oeuvre d'humour, dans la droite ligne de Jerome K. Jerome !
Michael Crichton, Pirates
Si, LE Michael Crichton, scénariste de Jurassic Park ! Il s'agit de son roman posthume, dont le titre est tout à fait transparent. Tout y est, avec aussi un zeste d'humour... Un vrai plaisir de lecture !
Herman Melville, Bartleby le scribe
Vous connaissiez Moby Dick ? Mais Melville n'est pas l'homme d'un seul livre. Celui-ci est fort court, et est célèbre pour la réplique "Je préfère pas". Vous comprendrez, peut-être, à la lecture de ce bijou...
Aldous Huxley, Retour au Meilleur des mondes
Ce n'est pas une suite, mais des réflexions que fait Aldous Huxley en 1958, suite à la parution, au début des années 1930, du Meilleur des mondes. Pour vous en montrer la portée en 2025, en voici une citation :
"La philosophie nous enseigne à douter de ce qui vous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter."
Cela ne vous fait penser à personne ?!
Boualem Sansal, Abraham ou La cinquième alliance
J'ai lu ce livre il y a environ un an, donc avant l'emprisonnement (arbitraire) de l'auteur par le pouvoir algérien. Il y réactualise l'histoire biblique, à l'époque de la Première guerre mondiale au Moyen Orient, celle d'Abraham. Je rappelle au passage que l'Ancien Testament est la source des trois religions du Livre...
Il va sans dire que le renvoi à d'autres oeuvres, que vous pouvez aussi lire, n'est pas innocent...
En revenant des pyramides
Byzix, la princesse et Ollibert ne cessaient d’échanger des regards, puis de les poser sur la vue, imprenable, des pyramides.
La princesse et Antoinette étaient plus philosophes qu’Antoinette, et supportaient plutôt bien leurs beaux voiles bleu nuit. Toutes deux étaient contentes de ne pas montrer leurs fronts, chose dont Césig s’était lui aussi prémuni, avec sa casquette, qu’il gardait sur la tête.
Ollibert, Lantar et Carman ne disaient trop rien, mais leurs estomacs parlaient pour eux… Celui du capitaine aussi, mais il avait été si fasciné et intéressé par la visite du site de Gizeh, qu’il ne l’entendait pas, n’en tenant pas compte.
Les Po-Toliens étouffèrent un cri d’horreur.
Le « ouf ! » fut unanime, puis il y eut des rires.
Le silence s’installa, et il y eut un concert de gargouillis : il était plus de trois heures de l’après-midi... Fort heureusement, on commença alors assez vite à les servir, et Antoinette s’attaqua à son pigeon avec joie. Césig et Carman se mirent à manger leurs kocharis à la cuiller, sans se méfier, et devinrent très rouges. Anthéa, le capitaine et Ollibert eurent plus de chance, jusqu’à ce que le pigeon dévoile sa farce… Antoinette et la princesse ne purent s’empêcher de tousser. Lantar aussi avait pris un plat épicé, si bien qu’assez vite, ils durent redemander deux bouteilles d’eau.
Et ses yeux s’embuèrent alors qu’il portait une cuillerée à sa bouche. « Etat d’amour avancé. Les Po-Toliens sont vraiment comme tout le monde », conclut Antoinette en son for intérieur, en sueur.
Habitué aux colères du président, El le laissa dire et demanda :
Don était rouge de colère.
Don et El se regardèrent.