Le point de vue de Sirius, 24° épisode
Nouvelles perspectives.
- Mes amis cherchent un endroit où s’installer en Europe, finit par dire Antoinette à Linda, un peu gênée par la situation, avec un accent français plus fort de ce fait.
- Un coin tranquille, ajouta Lantar, où il y a de la place.
- Oh, ce n’est pas ça qui manque, en Grande Bretagne ! s’exclama Linda. Mais du côté de la capitale, vous aurez du mal. En plus, il y a ce smog, auxquels seuls les Londoniens sont habitués…
- Ah, c’est ça ! comprit Byzix. Et où pouvons-nous aller, alors ?
- Dans le Devon, en Ecosse, il y aussi l’Irlande… Moi, je suis du Kent, la nature y est très belle.
Les Po-Toliens se regardèrent.
- Pouvez-vous nous parler de ces régions ? demanda la princesse, hésitant à ignorer son ignorance et celle de ses congénères. Capitaine ?
- Oui, s’il vous plaît, appuya ce dernier pour Linda.
- Alors je vais vous parler de l’Ecosse. C’est une très belle région, certes battue par les vents, qui a beaucoup de charme. Terre de légendes…
- Oh ! fit Anthéa, qui aimait les belles histoires.
- Vous avez celle du monstre du Loch Ness, celles des vieux châteaux…
- Et où est-ce ? demanda la princesse.
Linda était de plus en plus étonnée par ces étranges arrivants aux fronts bombés et aux quatre doigts, cependant elle répondit sans trop hésiter :
- C’est au nord du pays, sur l’océan Atlantique. Il y aussi des îles tranquilles, et…
- Au nord ?!
La princesse était horrifiée.
- Vous savez, il ne fait pas froid, quand il pleut.
- Votre Altesse, nous sommes au nord de la France, se souvint Byzix.
L’oreille de Linda se dressa sans qu’elle puisse maîtriser son geste.
- Votre Altesse ?
Antoinette soupira : comment faire, avec des extraterrestres gaffeurs ? Si même en Angleterre, ils ne passaient pas inaperçus… Anthéa essaya de rattraper le coup.
- Je suis enceinte, et préfère un climat tempéré pour mes bébés.
- Mes ?
- Nous… commença Lantar, mais au regard du capitaine, il se tut.
Même Césig se méfiait, se connaissant, et Carman avait été échaudé par l’expérience avec Maria sur Maldek. Quant à Ollibert, il avait trop conscience de n’être qu’un majordome, pour mettre son grain de sel. Linda se reprit.
- Si vous cherchez un climat tempéré en Angleterre, allez dans le Kent. Les paysages y sont magnifiques, très verts. Je suis de Canterbury, je peux vous y mener si vous voulez. Au pire, vous franchirez la Manche, elle n’est pas très loin, et passerez en France.
Antoinette elle-même ne put empêcher ses yeux de pétiller, et sept paires d’oreilles se dressèrent.
- Vous connaissez la France, alors…
- Je suis française.
- Je sais.
Les Po-Toliens furent surpris.
- Comment le savez-vous ? demanda Césig, intrigué.
- L’accent de votre amie. Par contre, le vôtre est excellent, mais alors qui êtes-vous ?
Antoinette fit du coude à Byzix.
- Vous nous permettrez de surseoir à cette question, dit-il après un temps. Va pour le Kent. Quel endroit ?
Linda ne réfléchit pas longtemps.
- Au sud de Greenwich, vous avez de l’espace.
- Alors il faut que nous retournions au vais…
Nouveau coup d’Antoinette, et Byzix la boucla.
- Nous sommes garés près de Hyde Park.
- Voulez-vous y retourner ? Je vous offre le bus.
Reconnaissants, tous acceptèrent.
Et ils montèrent dans un bus rouge à étage, typique, qui charma les Po-Toliens. Il y avait justement de la place à l’étage, la nuit tombait, ils ne furent pas incommodés et purent admirer la lumière de Londres durant le court trajet. Linda laissa les Po-Toliens à l’entrée de Hyde Park, où ils entrèrent, rassurés. Les habitants de Po-Tolo ayant de bons yeux, ils purent se repérer, et se dirigèrent à travers le parc, pour retrouver leur vaisseau.