Découvertes culinaires.

• Léo est en retard, dit Byzix après avoir redemandé l’heure à Antoinette.
• Il ne va pas tarder, le quart d’heure n’est pas passé. En France, on peut être… cool, surtout chez les jeunes.

De fait, Léo arriva cinq minutes plus tard, en courant.

• J’ai fait au plus vite ! s’excusa-t-il. Je vous emmène retrouver mon ami Martin, au Jardin du Luxembourg, il habite à côté. Mais vous avez de grands sacs !
• On te suit, je t’expliquerai après, lui dit Antoinette.
• Encore marcher ?! Je n’en peux plus !
• Courage, Votre Altesse, engagea Léo.

Martin était un jeune homme brun, plutôt grand, au regard franc. Léo fit les présentations, se rafraichissant la mémoire au passage – sa journée avait été longue. Pour commencer, Antoinette lui rendit la montre.

• Nous n’en avons plus besoin, j’en ai acheté une avec les diamants de la princesse.
• Donc vous avez pu en tirer quelque chose ?
• Oui, et pas qu’un peu !

Et Antoinette raconta leur journée, leurs achats, leur repas au restaurant, où les Po-Toliens avaient découvert des spécialités françaises : Césig avait particulièrement apprécié les escargots et la mousse au chocolat, et les deux frères la tarte Tatin, la bavette à l’échalote aussi, qu’ils avaient tous mangé. Antoinette riait en en parlant, car Carman avait vite compris, et mangé ses frites à la main… Le concept de restaurant leur était nouveau, mais cela, Antoinette ne le dit pas. Enfin, elle conclut :

• Bref, nous pouvons aller à l’hôtel.
• Ah bon ! fit Martin. Alors je serai simplement votre guide, ici à Paris.
• Nous deux, tu veux dire ! répartit Léo. Et vous avez cherché un hôtel ?
• Nous n’en avons pas eu le temps, avoua Lantar. La montre allait trop vite pour nous, et notre princesse est fatiguée…

Martin se mit à rire, et Antoinette posa une main sur le bras de Lantar, qui crut comprendre avoir fait une gaffe.

• Ça ne fait rien, on va vous en trouver un, n’est-ce pas Martin ? fit Léo.
• Par ici, ce n’est pas ça qui manque, approuva l’interpellé. Et promis, nous n’aurons pas trop à marcher, princesse.

Ils rebroussèrent chemin pour retourner dans le quartier de Léo, y compris à la demande de ce dernier, qui comprenait que la situation était inédite. Martin leur indiqua quelques trois étoiles, dont ils regardèrent les prix, puis Antoinette se décida, et les deux garçons les attendirent dans un bar non loin de là.

On leur attribua quatre chambres, et Antoinette demanda des lits jumeaux, sauf pour Lantar et Anthéa, qui ne comprirent ce qu’elle voulait dire qu’en prenant possession des lieux. Ollibert eut une chambre contiguë à celle de la princesse, qu’il partageait avec Carman. Antoinette avait voulu rester entre femmes.

• Nous avons quelques affaires dans le vaisseau, lui expliqua la princesse, mais pas tant que ça. Je vous remercie pour tout cet argent, comme ça j’ai de quoi me changer…

Et Balea enfila la robe achetée au cours de la journée.

Quand ils se retrouvèrent, tous les dix avec Léo et Martin, Anthéa avait mis sa jupe neuve, et Byzix une nouvelle paire de chaussures. Tous, à l’exception de Césig qui n’avait pas beaucoup de cheveux, s’étaient recoiffés avec des brosses terrestres, dont Anthéa avait vite compris l’usage, pour mater sa longue chevelure noire. Lantar la trouvait particulièrement jolie.

• On a faim ! lança Léo en les voyant revenir.
• Vous avez mangé français ce midi, que diriez-vous de pizza italiennes ? proposa Martin.
• Qu’est-ce ? fit imprudemment Carman.
• Ils ne connaissent pas la pizza, tes amis ? Alors on y va !
• Je ne sais pas si j’aurai… commença Antoinette.
• L’argent ? s’inquiéta la princesse.
• Non, assez faim pour toute une pizza !

Les Po-Toliens se regardèrent.

• C’est copieux, leur dit gentiment Léo, cachant mal son hilarité à les voir ainsi.

Une fois au restaurant, il leur expliqua, et leur suggéra les plus classiques. En voyant arriver leurs pizza, malgré leur bonne odeur, les Po-Toliens furent désorientés.

• Comment ça se mange ?
• Regardez comment nous faisons, Martin, Léo et moi.

Mais l’une se coupa des parts, tandis que les deux garçons se mirent à couper les leurs comme des biftecks.

• Faites comme vous voulez, maintenant… conclut Léo.

La surprise passée, les Po-Toliens se régalèrent. Ils ne connaissaient pas les restaurants, mais l’ambiance leur plaisait, ça mangeait, ça parlait, et on entendait de la musique italienne…