Le point de vue de Sirius, 30° épisode
Super mamy !
- Donc voilà qui je suis, par rapport à toi, conclut Antoinette. C’est pour ça que je voulais te voir te soir, seule à seul. Mais chut ! Tu as le droit de dire que nous ne sommes pas seuls dans l’Univers, mais ne parle pas de Maldek !
- Oui, super-mamy ! De toute façon, personne ne le croira.
- D’autant que nous n’avons que quelques vies, sur Maldek. Et je doute que je reviendrai. Les Mayol m’ont oubliée. Ton arrière-grand-père était un couillon.
Léo retint mal son rire, se leva, serra Antoinette dans ses bras.
- Vous ne serez pas restés longtemps.
- Assez pour constater la pollution. Mais Paris est toujours aussi belle. Au revoir, Léo.
- Au revoir, super-mamy !
Puis Antoinette alla retrouver les Po-Toliens qui buvaient leur pactole à côté, sur une terrasse. Carman regardait les vieux joueurs de cartes, et Césig plaisantait avec tout le monde, sauf avec Lantar et Anthéa qui échangeaient des regards en souriant.
- C’est bon, nous pouvons y aller.
- Vous ne buvez rien, Antoinette ? demanda Césig.
- J’ai bu un coup avec Léo.
- Ollibert, vous prenez mon sac ?
- Oui, Votre Altesse, répondit servilement l’interpellé.
- A pied, ou en métro ? demanda Antoinette tout en regardant la princesse.
- Je préfère encore aller à pied !
Et ils refirent le même trajet, à l’envers, que quatre jours plus tôt. Ils toussèrent encore, mais moins qu’à Londres, même si Ollibert faillit en lâcher les sacs de la princesse. Carman eut pitié de lui, et en prit un. Ils purent entrer dans le Jardin des Tuileries sans encombre, au milieu des touristes qui se pressaient en direction du Louvre. Eux-mêmes avaient vu la pyramide, certaines œuvres, aussi ils ne s’attardèrent pas, et Byzix ouvrit la porte de son vaisseau
- Oh ! On peut visiter cette œuvre ? demanda un touriste, en anglais.
Césig le regarda sans comprendre, mais le capitaine, même branché sur le français, réagit et dit un « non » ferme.
- C’est un moyen de locomotion, dit Antoinette. On vous laisse !
Et elle monta derrière la princesse, qui se faisait discrète.
- Ce n’est pas une œuvre provisoire ? fit un provincial étonné.
- Non !
Et Byzix monta le dernier, rétracta les quelques marches et ferma la porte. Dix minutes plus tard, l’appareil décollait, sous les yeux médusés des touristes.
- Ça alors ! J’aurais juré que c’était une sculpture moderne !
- Direction Nice et les beignets de courgettes ! lança Césig.
- Et il y a la Méditerranée, la belle bleue, dit Antoinette avec un sourire. La mer, dut-elle préciser.
- Ici, il y a la Seine, mais pour se baigner…
- Il y a les boîtes vertes pleines de livres… Charmant, dit Anthéa.
- Notre capitaine a de la lecture ! plaisanta Lantar.
Même la princesse était de bonne humeur.
Ils arrivèrent deux heures plus tard à Nice, et Byzix et Césig cherchèrent à atterrir.
- Eloignez-vous du centre, conseilla Antoinette.
- C’est montagneux ! constata Césig.
- Oui, ce sont les Alpes. Et de l’autre côté, il y a l’Italie
- Je lirai la documentation achetée à Paris, dit Byzix. J’ai découvert les librairies…
- Et nous, les bords de Seine, dit Anthéa en regardant Lantar, qui lui chatouilla le coude.
- La mode terrienne te va à ravir.
- Ah ! Une coupole ! Et il y a de l’espace ! s’écria Césig.
- Je peux ? demanda Antoinette en se levant pour aller regarder au poste de commandes.
Puis :
- L’observatoire ! Il y a un grand parking, on est sauvés !
Aussi atterrirent-ils non loin de l’observatoire, discrètement, mais à vrai dire, la nuit n’était pas encore tombée. Ils prirent quelques affaires, et quittèrent le vaisseau. Antoinette cherchait des yeux bus, navette ou taxis. Il y en avait trois, alors elle leva la main.
- Madame ?
- Nous sommes huit, nous voudrions aller dans le centre de Nice, au Jardin Albert Ier.
- Un instant.
Le chauffeur alla voir son collègue, et nos voyageurs s’installèrent dans les deux Mercédès, Antoinette disant qu’elle paierait les deux courses.