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l'imagination au pouvoir
21 octobre 2024

Le point de vue de Sirius, 36° épisode

Crétins des Alpes.

 

  • Leo nous a parlé de vous… commença Ugo Diparte.
  • Oui, j’ai bien connu ses parents, il y a quelques années, mais nous nous sommes perdus de vue, expliqua Antoinette, espérant très fort que les grands-parents Diparte la croiraient.
  • Et il nous a dit que vous étiez française, comme notre belle-fille et nos petits-enfants, dit Rosalia Diparte.
  • Mon italien pourrait être meilleur, ça fait longtemps que je ne l’ai pas pratiqué. Par contre, mes amis sont très doués pour les langues !

Les Po-Toliens avaient fini par se brancher sur le français, après que les Diparte se furent eux-mêmes adaptés.

  • Mais vous devez vous en sortir pas si mal, puisque vous les conduisez en Italie.
  • Nous faisons un grand voyage, dit Byzix.
  • Pourtant, vous n’êtes pas si différents, remarqua Ugo. J’en ai vu de pire que vous, Elephant man a aussi été un cas d’école, il y a même eu un film !
  • Un film ? répéta Lantar sans comprendre, et Anthéa effleura son poignet.

Certes, les Po-Toliens étaient passés devant des cinémas, mais sans y prendre garde et sans y entrer.

  • Mes amis ne sont pas très cinéphiles.

Mais Antoinette se dit qu’ils devraient y aller, au moins une fois, pour connaître cette « réalité » terrestre.

  • Ah ! Ça ne fait rien. Je vous ai préparé un repas sans façons…

Mais ils commencèrent par l’apéritif, avec du spumante, alors Anthéa s’excusa en disant qu’elle était enceinte. De ce fait, Rosalia alla chercher des bouteilles de sirop, laissant le choix du parfum. Curieuse, la princesse en accepta aussi.

  • Et vous connaissez Rome ? demanda Ugo tout en buvant.

Antoinette faillit gaffer, se retint.

  • J’y allais de temps en temps, mais la ville a beaucoup changé…
  • Oui, c’est vrai, mais on ne cesse de faire des découvertes, c’est pour ça que c’est toujours le chantier… Comment pouvons-nous vous aider ?
  • Voyons caro mio, nous devrions accueillir au moins une partie de ces réprouvés… fit Rosalia.

La princesse et Carman se renfrognèrent : se faire passer pour des victimes de malformations congénitales, des crétins des Alpes, en somme !! Cela les heurtait particulièrement. Lantar et Ollibert les regardèrent, et eurent chacun un geste pour les apaiser. Discrètement, Anthéa mit une main sur sa bouche, les regardant aussi.

  • Honneur aux femmes, alors.
  • Mais les hommes, alors ? s’inquiéta Antoinette.

Cinq paires d’yeux masculins grand ouverts, l’air perdu à cette idée, se mirent à fixer le couple Diparte, qui déglutit. Le capitaine se reprit le premier.

  • C’est que… nous tenons à Antoinette. Nous préférerions ne pas être séparés…

Tous approuvèrent.

  • Oui, ne me séparez pas de mon mari ! Dans mon état…
  • Tu crois qu’on trouvera quatre places, cara mia ?
  • Peut-être. En utilisant la chambre de Matteo et Carine… Par contre, nous ne pouvons pas accueillir tout le monde, vous êtes trop nombreux.
  • En plus, notre hôtel est loin. Je ne sais pas… commença la princesse.

Ugo et Rosalia se regardèrent.

  • Il y a des hôtels, pas loin d’ici. Et vous pourriez manger chez nous, reprit Rosalia.
  • Vous êtes perdus les uns sans les autres, c’est ça ?
  • Ils sont ma raison de vivre, déclara Antoinette.
  • Et nous connaissons mal la T… l’Italie, dit Césig.

Antoinette respira, l’ayant entendu se reprendre.

  • Mais vous parlez bien la langue, remarqua Rosalia.

Les Po-Toliens ne savaient plus si c’était un mal ou un bien, étant donné leur mensonge sur leur véritable nature. Un ange passa.

  • Votre spumante est délicieux, dit tout à coup le capitaine, avant que le malaise ne s’installe pour de bon.
  • Et ces petites tomates ! ajouta Anthéa.
  • C’est entendu. Après le repas, je vous trouverai deux chambres dans le même hôtel, vous verrez, ce ne sera vraiment pas loin.

La princesse regarda le capitaine et Antoinette, et dit télépathiquement à ceux qui la recevaient : « Et nous ferons des économies ». Aussi chacun comprit son intérêt, et Antoinette se rassura.

Le repas fut détendu, et Ugo et Rosalia furent très amusés par les Po-Toliens qui, sauf la princesse, donnèrent l’impression d’en faire des tonnes sur leur inaptitude à communiquer avec les gens « normaux » …

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  • Entrez donc dans l'un des royaumes de l'imagination, la mienne, où vous croiserez êtres fantastiques, âmes en peine, beaucoup de chats... Vous pourrez y trouver d'autres aventures, ou jouer avec moi, les mots... Le continent des lettres est si vaste !
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