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l'imagination au pouvoir
27 janvier 2025

Le point de vue de Sirius, 41° épisode

La suite des opérations.

 

Carman s’assit sur une chaise dans la chambre du capitaine et du copilote, le cœur battant, l’air accablé.

  • Alors, que t’a dit Lucia ? lui demanda son frère.
  • Elle comprend, soupira-t-il. Moi, par contre…
  • C’est elle, qui a suggéré l’Afrique pour notre mission, dit le capitaine. A cause du désert…
  • Le continent est immense, rappela Antoinette, nous ne pourrons pas tout voir, loin de là…
  • Lucia n’a parlé que de pays de l’hémisphère nord, dit Carman d’une voix mal assurée.
  • Je pense qu’il faut tester, reprit Byzix. Même si je sais que votre opinion est faite, Carman.
  • La mienne aussi est faite, dit doucement Ollibert.
  • Ah bon ? s’étonna la princesse.
  • Je ne pense à personne en particulier, mais pour moi, nous sommes dans le pays idéal. Et ses habitantes…

Carman et Ollibert se regardèrent. Le premier soupira.

  • Tu te mettrais… officiellement avec Lucia ? demanda Lantar à son frère.
  • Ce n’est pas de vivre sur Terre, qui me fait le plus peur, répondit celui-ci. Elle… Je ne me suis jamais senti si bien, mais il y a un gouffre entre nous deux, et d’autre part, si je m’éloigne, ça me… brisera le cœur…

Antoinette et Anthéa souriaient, en l’entendant. Seul Césig n’était pas intervenu, mais il continua de ne rien dire, regarda le capitaine.

  • Qu’en pensez-vous, Antoinette ? demanda Byzix.
  • La Tunisie et l’Egypte sont des pays que je ne connais pas, et dont je connais encore moins la langue. Mais c’est vrai que les Romains sont allés jusqu’en Afrique du nord, et la Tunisie peut peut-être rappeler l’Italie, en outre on y parle aussi français. Mais je vous préviens, Anthéa, Balea, l’islam est une religion très rigoriste, pour les femmes. Quant à l’Egypte, elle a une civilisation fascinante, qui date de plusieurs millénaires.
  • Ça me plaît ! s’enthousiasma Lantar.
  • Ah, si vous aimez l’exotisme, vous serez servis ! Et moi aussi, par la même occasion… De mon vivant, je ne suis guère sortie de l’Europe…
  • Ce n’est pas plus mal, soupira encore Carman. Ah, si au moins Lucia pouvait venir avec nous… Mais elle travaille.
  • Vous savez que nous sommes tous ensemble pour cette mission, et chacun aura son opinion à donner, y compris vous, Ollibert, déclara le capitaine. Nous cherchons un territoire pour nous, où nous serons acceptés par les locaux, et j’ai très bien compris les arguments de Lucia et d’Antoinette. Nous irons donc en Afrique tous les sept, plus vous, Antoinette. Je n’ai rien contre le fait d’avoir un accompagnateur supplémentaire, à plus forte raison si un Po-Tolien a une histoire d’amour, ce qui, à vrai dire, me plaît beaucoup, Carman. Mais nous devons nous adapter à leur façon de vivre, et c’est notre principale difficulté…
  • Ça cimentera votre relation avec Lucia, Carman, intervint enfin Césig. Après une mission, je suis toujours heureux de retrouver ma femme et mes enfants, et ça me donne encore plus l’impression de profiter d’eux. Même s’ils me manquent horriblement, en attendant.
  • Ce sera peut-être notre dernière mission, vu l’état de notre planète, lui dit le capitaine.
  • J’aime aussi mon métier, et cette mission est passionnante. Les Terriens sont… particuliers, mais attachants.
  • Merci pour eux ! fit Antoinette en riant.

Mais Carman en avait toujours gros sur le cœur, et cela se voyait.

  • Mon sens du devoir m’oblige à venir avec vous, mais je… ne le fais pas de gaieté de cœur.
  • Ne t’inquiète pas, voulut le rassurer Anthéa. Je te comprends. Et moi, je me sens enfler, avec mes œufs…
  • Ça te rend belle, lui dit son mari, et elle lui sourit. Tu es courageuse.
  • Capitaine, j’ai une suggestion à faire, dit Césig après avoir eu un éclair. Je crois qu’il y aura encore une planète à visiter, après la Terre ?
  • Oui, pourquoi ?
  • Quand nous aurons vu la Tunisie et l’Egypte, je propose de revenir à Naples, pour y passer deux ou trois jours. Qu’en pensez-vous ?
  • Je ne suis pas à deux ou trois jours près, répondit le capitaine alors que Carman avait un regard reconnaissant pour Césig.
  • C’est potolien, apprécia la princesse. A moi aussi, ça me fera plaisir de revoir les beautés italiennes, même si je ne pense pas exactement à la même chose… Et à vous aussi, Ollibert, n’est-ce pas ?!

Tous eurent un petit rire, et Carman était soulagé.

  • Vous resteriez avec moi, Votre Altesse, si je me fixais ici ?
  • Je ne sais rien faire sans vous, Ollibert…
  • Et moi, alors ? fit mine de s’offusquer Antoinette.

 

 

 

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