Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
l'imagination au pouvoir
10 avril 2025

Le point de vue de Sirius, 45° épisode

Croisière sur le Nil.

 

La petite troupe arriva en vue du pont du 6 octobre : le Nil n’était vraiment pas loin du centre-ville du Caire, où ils étaient basés. Antoinette regarda le papier donné à l’hôtel, et se félicita de reconnaitre au moins les pictogrammes, pour trouver l’embarcadère en vue de leur petite croisière. Comme on ne parlait pas français, elle recourut à l’anglais, et on les dirigea vers une felouque de taille moyenne. Ils étaient huit, ils en eurent une rien que pour eux.

  • Messieurs-dames, bonjour, je m’appelle Ali, fit un petit homme basané aux sourcils noirs et épais. C’est moi qui vais vous mener sur le Nil.

Les Po-Toliens étaient dans leurs petits souliers ; certes, la felouque égyptienne avait une voile, et était plus grande que le petit bateau qu’ils avaient pris à Capri, mais ils n’étaient vraiment pas familiers du monde aquatique.

  • Les femmes d’abord, reprit Ali, et Antoinette saisit sa main pour monter à bord, sans aucune crainte contrairement à la princesse, qui avait peur de tomber.

Anthéa monta en troisième, en tremblant, immédiatement suivie de Lantar, qui n’en menait pas large non plus. Seul Carman, des Po-Toliens, n’avait pas peur. Il avait la tête ailleurs, car cela le faisait repenser à Capri avec Lucia…

  • Nous allons descendre le Nil jusqu’à l’île de Roda, et retour. Il y a des bouteilles d’eau à bord.
  • Merci, dit Antoinette à Ali.
  • Installez-vous à votre aise.

Les Po-Toliens étaient intimidés par la grand ’voile.

  • Eh ! Mais c’est confortable ! fit Césig en s’asseyant, la tête tournée vers la proue de la felouque.

Il y avait des coussins bleus et blancs, et la princesse les apprécia aussi. Quand tout le monde fut assis, le bateau partit. Un petit vent gonflait légèrement la voile triangulaire, mais ils ne pouvaient guère le voir, car la felouque était pourvue d’un toit, ce qui rassura les Po-Toliens. Lantar se tortillait sur son siège, aussi sa compagne osa lui prendre la main, ce qui lui valut un regard de travers d’Ali, mais ce dernier commença à parler du Nil, de la ville du Caire. Antoinette, Carman, Byzix et la princesse buvaient ses paroles, aussi berçantes que les flots du fleuve.

  • Et maintenant, vous pouvez apercevoir la grande tour du Caire, vous ne pouvez pas la rater, elle fait cent quatre-vingt-sept mètres de haut…

Tous levèrent le nez, impressionnés.

  • Si le cœur vous en dit, je vous conseille d’y monter, et de regarder le centre-ville. Elle se trouve sur l’île de Gezira.
  • Peut-on y aller à pied aussi ? demanda le capitaine.
  • Oui, bien sûr. Aux abords des ponts, la chaussée est meilleure, mais il y a beaucoup de trafic. Le métro y passe aussi, si cela vous intéresse.
  • Je préfère encore me déplacer à pied, observa la princesse.
  • Balea, sentez cette brise, conseilla le majordome, qui s’habituait peu à peu à cet étrange moyen de locomotion, pour un Po-Tolien. On n’est pas si mal…

Ali se mit à sourire, puis reprit son commentaire en parlant de l’île de Gezira et de ses immeubles modernes, annonça le pont Qasr El Nil. Tous les Po-Toliens ne purent s’empêcher de baisser la tête, malgré le toit de la felouque. La croisière se passait bien, et peu à peu, chacun se sentait mieux. Carman était trop occupé à se souvenir de Capri pour avoir peur, et écoutait Ali d’une oreille distraite.

  • Ça va, ma chérie ? s’enquit Lantar.
  • Oui, je me sens mieux, c’est même plutôt agréable.
  • Vos enfants auront le pied marin, plaisanta Ollibert, et ils eurent tous un petit rire.
  • Nous allons bientôt rejoindre l’endroit où les bras du Nil se rejoignent, continua Ali, le fleuve sera donc plus large.

La princesse se cala sur sa banquette.

  • Je vais presque prendre goût à cette… balade, dit-elle.
  • Vous pouvez, mais vous savez, ici aussi, tout le monde ne sait pas nager, la rassura Ali. Et le Nil est calme, aujourd’hui. Au sud de l’île de Roda, il y a le nilomètre, qui permet de mesurer les crues du fleuve. C’est… instructif.

Un peu plus tard, ils longèrent l’île, puis revinrent à leur point de départ sans qu’il leur arrivât quelque chose de fâcheux.

  • Très agréable, cette croisière, vraiment, fit la princesse en retrouvant la terre ferme.
  • Il n’y a plus personne ? demanda Ali.
  • Si, moi ! lança Césig, et il se dépêcha, manqua se flanquer à l’eau.
  • Césig ! s’écria le capitaine.

Ali l’avait rattrapé à temps, et Carman ne put s’empêcher de rire.

 

Commentaires
l'imagination au pouvoir
  • Entrez donc dans l'un des royaumes de l'imagination, la mienne, où vous croiserez êtres fantastiques, âmes en peine, beaucoup de chats... Vous pourrez y trouver d'autres aventures, ou jouer avec moi, les mots... Le continent des lettres est si vaste !
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Archives