puisqu'on en parle : l'écriture inclusive
Je travaille dans les écoles et, cette année, je suis entre autres un élève en CP. C'est-à-dire à un moment crucial de l'apprentissage puisqu'il s'agit de lecture et d'écriture, qui sont à la base de toutes les acquisitions scolaires.
Quand je vois écrit "animateur.rice.s", par exemple, j'avoue être moi-même désarmée. Comment lire un "mot" pareil ? Alors que j'ai étudié avec intérêt la linguistique à l'université... avec passion, même. Autant dire que ce sujet m'interpelle à plus d'un titre.
Aussi, je doute fort qu'un élève, quel que soit son niveau, sache se tirer d'une telle lecture. Par rapport à "mon époque", je vois bien, déjà, que le niveau a baissé. Je ne suis même pas sûre que les enseignants soient d'accord sur cette pratique de l'écriture. A fortiori, enseigner l'écriture inclusive me semble poser problème.
Pour moi, je me souviens avoir appris que le masculin français incluait le genre neutre, c'est pourquoi il l'emporte sur le féminin. Le genre neutre n'existe pas en français, contrairement à d'autres langues comme l'anglais. Cela ne me choque donc pas de dire "ils" pour "ils et elles".
Quant à la féminisation des métiers, il existait, par le passé, la "mairesse", la 'doctoresse"... qu'on n'utilise plus guère en français moderne. Je note que l'italien est plus souple, avec ses "professoressa" pour "professeure", "dottoressa" pour "doctoresse" (qui est aussi un terme honorifique)... Je pense que le français oral évolue naturellement, et on peut vouloir en tenir compte. Mais on doit apprendre à nos enfants des bases solides, qui leur permettent de s'ouvrir sur le monde qui nous entoure. Du français tel qu'il doit être appris, avec ses règles, sa grammaire. Telle est d'ailleurs la position de l'actuel ministre de l'Education nationale, J-M. Blanquer.
De toute façon, je pense que l'écriture inclusive n'est pas le vrai débat. Il y a quantité de choses à revoir dans les programmes scolaires, de façon à tirer les élèves vers le haut, à leur apprendre une langue française qui leur ouvre des portes, avec toutes ses subtilités. J'ose espérer qu'on reconsidérera le débat, et qu'on ne parlera plus, peut-être, d'ici quelques années, de l'écriture inclusive, qui est pour moi, de toute façon, une aberration, qui complique inutilement l'apprentissage.