Marcel Schwob et moi
Marcel Schwob.
Je m’appelle Claire Monelle. Le prénom de Monelle peut sembler étrange, mais ce n’est pas mon deuxième prénom par hasard. Claire pour la lumière ; et Monelle est un prénom littéraire. Monelle est en effet le personnage le plus connu de l’œuvre de Marcel Schwob, nouvelliste trop méconnu de la fin du XIXème siècle, et du début du XXème siècle.
Marcel Schwob est né en 1867, dans une famille d’intellectuels juifs. C’est durant ses études à Paris qu’il a commencé à écrie, des nouvelles et des contes. Pendant son service militaire, il découvre les milieux populaires à Vannes, et ainsi l’argot, et publiera d’ailleurs en 1889, une étude sur l’argot français, aidé par Georges Guieysse. En 1893-94, il dirige le supplément littéraire du journal L’Echo de Paris, avec Catulle Mendès.
Vise, sa maîtresse, meurt en 1893 : c’est elle qui lui a inspiré Le livre de Monelle. Marcel Schwob a aussi traduit de l’anglais : Moll Flanders de Daniel Defoe, Shakespeare… Mais vers 1897-1900, il cesse d’écrire de la fiction, pour se dédier au théâtre et au journalisme. Très malade, il mourra à Paris, à 37 ans, en 1905.
Le livre de Monelle paraît en 1894, sous le titre Les petites filles. Ce livre est important, un « chef d’œuvre », pour sa postérité, malgré un succès d’estime. Il eut notamment un impact sur André Gide : Les nourritures terrestres en auraient été un plagiat, d’où la brouille entre les deux auteurs. Mais Le livre de Monelle a influencé bien des écrivains du XXème siècle, le surréalisme, par l’appel à la liberté de l’héroïne, Monelle. Ses « sœurs » seront tout aussi bien Nadja d’André Breton, ou Aurora de Michel Leiris.
Le livre de Monelle en lui-même se présente en trois parties : ses paroles, puis ses « sœurs », et enfin le personnage elle-même. Tout cela compose autant de petites histoires. Monelle est une petite prostituée, mais cette œuvre s’avère très poétique, par son thème et la façon dont elle est écrite. Monelle y apparaît, à mon avis, comme un feu follet.
Cela peut sembler étrange, mais ce petit livre est si sensiblement écrit, que j’en ai été touchée. Je n’ai aucune honte à porter le prénom de l’héroïne, d’autant que, je l’avoue, j’ai attendu longtemps avant de lire cette œuvre. L’avantage d’un tel prénom est que, comparé à celui de Claire, il est beaucoup plus original !
Si vous souhaitez le lire, il existe en poche, chez Garnier-Flammarion, couplé à Cœur double, un recueil de nouvelles dont certaines sont fantastiques et où Schwob montre un côté différent de son œuvre.
Marcel Schwob, un auteur à réhabiliter !