L'histoire du Bic
Le stylo Bic est une belle histoire de réussite. L'idée du stylo bille est d'abord venue à Laszlo Biro, un Hongrois qui, en 1938, en a breveté, puis popularisé le principe aux Etats Unis. Il s'agit alors d'une bille qui tourne en se chargeant d'encre. Ces stylos arriveront en France à la Libération, et l'idée en sera reprise par Marcel Bich, qui n'aura de cesse d'améliorer le procédé.
Marcel Bich (1914-1994), dit plus tard le "Baron Bich" est un fils d'industriel italien ayant émigré en France après des expériences décevantes. Toute sa famille se fera naturaliser française en s'y installant. Marcel, industriel comme son père, a d'abord connu des épisodes difficiles, jusqu'à ce que, en 1950, il reprenne le brevet de Laszlo Biro pour son stylo bille, afin de le lancer en France. Son idée à lui est de les rendre jetables. Devant ce succès, Marcel Bich fonde sa marque Bic en 1953 (sans le h, pour restituer la prononciation française, ch se prononçant [k] en italien).
Le Bic est d'apparence banale, pourtant c'est une prousse technologique : la bille, en acier inoxydable au tout début, puis en carbure de tungstène, est façonnée sur des tours d'horlogerie, et est très petite (1 mm de diamètre). En outre, le réservoir possède assez d'encre pour autoriser deux km d'écriture (et avec ça, Sylvestre veut vider ses stylos !).
Ce qu'a inventé le baron Bic, avec un tel stylo, c'est le concept du jetable. Sur le même principe, il lancera d'autres objets, le rasoir en 1973, puis le briquet en 1975. Cela dit, les élèves continueront à écrire à la plume jusqu'en 1965. Puis on entrera dans la société de consommation, où l'idée du jetable fera florès, jusqu'à aujourd'hui. Il est à noter qu'il s'est vendu plus de cent milliards de Bic depuis 1950 !
Mais pour rendre à César ce qui est à César, en italien, on peut dire aussi bien "bic" que "biro", pour désigner ce stylo, ou "penna", ce qui signifie aussi "plume"...
Claire M.