Des passions
Savez-vous d'où vient le mot "passion" ? Du latin passio, souffrance, du verbe patior, souffrir (de sens passif). Maintenant, on nous parle, en vrac et en désordre, de passion du jardinage, pour la musique, passion amoureuse, des voitures.... Mais on oublie totalement l'origine de ce mot, sauf peut-être les plus fervents, et les curieux, qui savent ce que le Christ a enduré lors de sa Passion (avec un P majuscule), avant et pendant sa crucifixion.
Pourquoi je vous dis ça ? Parce que j'ai la passion de l'écriture et qu'elle me bouffe littéralement. Je n'arrive pas à faire autre chose, ne pense qu'à ça. Cela fait depuis le début de l'épidémie de covid que ça s'est aggravé, pour pas mal de raisons différentes. Et je finis par en devenir folle. Tout le reste devient un effort. A cette époque de l'année, les fêtes d'écoles se profilent, écoliers et enseignants s'impliquent dans différents projets où les AESH comme moi n'ont pas forcément à jouer un rôle. Alors qu'est-ce que je fais, je ne pense qu'à CA : écrire,lire aussi. Et quand la vie se résume à ça, il faut s'inquiéter... J'ai donc fini par péter les plombs.
J'enchaîne les textes avec plaisir, mais sans avoir tout le temps que je souhaiterais pour faire cela, d'où une certaine pression. Alors je ressens le doux vertige de la création, puis le retour à la réalité, pas si rose pour moi qui ai surtout un chat affectueux (mais quel chat!). Cette situation me rend malade pour de bon, et pourtant Dieu sait si j'aime écrire. Avez-vous déjà vécu cela ? Je ne peux pourtant pas laisser tomber mon travail, car il faut bien vivre, et je ne peux pas me plaindre, car il me laisse du temps pour... faire autre chose. Un de mes amis m'a dit, il y a quelques années, qu'on n'écrivait jamais trop, mais je finis par me poser de nouveau la question. Ou cela dépend de ce que l'on écrit ?
Vous le savez aussi, je lis beaucoup. Le mois de "mai-gruyère" (comme disait Caliméro) m'a laissé du temps pour cela. Il est tentant de continuer... Je suis sur Le cimetière de Prague d'Umberto Eco ( pas étonnant pour une italo-plus-que-phile), et ce magnifique Poussières d'étoiles d'Hubert Reeves. Si vous êtes italien et que vous avez la tête dans les étoiles, je vous attends ! Blague à part, je voulais témoigner de ce qu'est véritablement une passion. Aussi méfiez-vous, chers lecteurs...
Claire M
PS : J'ai quand même trouvé un truc : sortir par ce beau temps, pour aller à la découverte dans une grande librairie... et marcher !