le point de vue de Sirius, épisode 13
Savoir-vivre terrien.
Byzix et Lantar faillirent se perdre dans les couloirs de l’association de l’amitié, à la recherche du bureau du directeur. Voyant cela, une demoiselle du personnel en mini-jupe et queue de cheval, les pilota, puis leur dit :
- Je reste ici à côté, dites-moi quand vous aurez fini, et je vous ferai la visite guidée de l’établissement.
- Et vous pourrez nous guider tous les sept ? s’enquit Lantar en pensant à sa compagne.
Byzix opina du bonnet, soulagé.
- Bien sûr, messieurs.
- Je vous remercie, mademoiselle, fit le capitaine, et Lantar frappa à la porte du directeur, remarquant son nom au passage, qui était affiché : Joseph Worth.
- Entrez !
La frappe potolienne étant énergique, ce dernier avait commencé par sursauter… Monsieur Worth se leva de son bureau en voyant arriver ceux qu’il appelait ses « invités de marque ». Ce fut en effet ainsi qu’il les apostropha, puis il leur fit un grand sourire.
- En quoi puis-je vous être utile, messieurs ?
Ce fut Lantar qui s’expliqua, disant qu’ils avaient besoin de Miguel pour pouvoir retrouver leur vaisseau spatial.
- Vous voulez déjà nous quitter ?
- Pas forcément. Nous apprécions beaucoup ce séjour chez vous, s’entendit répondre Byzix.
- Ma compagne et moi y sommes au calme.
- Mais nous ne connaissons pas les lieux, nous n’avons même pas d’idée de la distance jusqu’à…
Les deux Po-Toliens se regardèrent.
- Jusqu’à la… plage, capitaine.
- Ah ! comprit monsieur Worth. Je vous ferai donner un plan d’Atlantia à l’accueil. Vous avez de la chance, Miguel Deldomingo a justement téléphoné pour prendre de vos nouvelles, et m’a donné son numéro.
- Il vous a quoi ? fit Lantar, surpris.
- Téléphoné. Vous ne savez pas ce qu’est un téléphone ?
- A quoi cela sert-il ? demanda Byzix.
Le directeur dut réfléchir à une réponse claire, se gratta la tête, puis répondit :
- Eh bien, que connaissez-vous, sur Maldek ? Y a-t-il d’autres endroits où vous êtes allés ?
- Oui, au Groenland.
- Vous voyez, le Groenland n’est pas tout près… Trois heures d’avion, au moins. Pour communiquer des messages, bavarder d’un point à l’autre de la planète, nous utilisons le téléphone. Vous allez voir.
Et monsieur Worth saisit un petit rectangle avec des touches sur son bureau, en ajoutant :
- Je vais appeler ma secrétaire, écoutez. Allô, Cathy ? Est-ce que vous pouvez me rappeler tout de suite ? (…) Non, je ne plaisante pas, je fais une démonstration à nos visiteurs de l’espace !
Et il raccrocha. L’instant d’après, la sonnerie du téléphone faisait sursauter le capitaine et Lantar. Ce dernier mit une main sur le cœur, tandis que Byzix jurait en sa bonne langue potolienne.
- Et voilà comment je vais appeler votre ami ! Merci, Cathy !
- C’est brutal ! commenta Lantar.
- Alors je vais vous montrer comment on frappe à la porte, par ici…
Et le directeur alla donner trois petits coups de son index sur la porte, qui s’ouvrit.
- Ça ne va pas, monsieur Worth ?
- Simple leçon de civilisation maldékoise, répondit-il en souriant à sa secrétaire, et il referma la porte avant d’aller téléphoner à Miguel, sous l’œil médusé du capitaine Byzix et de Lantar.
Mais il ne raccrocha pas tout de suite, et posa le téléphone sur le bureau, d’où sortit la voix de Miguel.
- Capitaine ? Prenez l’appareil, je vous prie.
Byzix obéit avec circonspection.
- Miguel ? Je vous écoute.
- Je vais venir, je vais essayer d’être rapide, et régler votre problème. Vous savez quoi ? Cette aventure m’excite beaucoup !
Byzix rendit enfin le téléphone, tandis que Lantar s’exclamait :
- C’est donc comme ça que communiquent les Terriens ! !
- Pourquoi, vous faites comment, vous ?
- Nous sommes télépathes, répondit le capitaine...
Quand Miguel arriva, il alla droit au bureau de monsieur Worth.
- Vous savez quoi, j’aurais dû me douter qu’ils seraient embêtés pour retrouver leur vaisseau… Cela dit, je suis heureux que ça se passe bien pour eux.
- Ne vous en faites pas, monsieur Deldomingo. Tout le monde les choie, vous allez voir… Comment êtes-vous venu ?
- En vélo.
- Vous n’avez pas peur de perdre votre chapeau ?
- Pensez-vous !
Il tenait par une jugulaire, et Miguel avait une allure tout ibérique, ainsi coiffé…