Paratextes
Vous le savez sans doute, à présent je n'ai plus que des "lectures plaisir", car je ne lis que ce que j'aime, ou ce qui est susceptible de me plaire, quand je veux. Mais quelquefois, et surtout pour les classiques, il y a quantité de paratexte : je veux dire les notes, préfaces... Souvent, quand je lis par plaisir, ça me... casse les pieds, surtout quand ces notes, principalement, se trouvent à l'autre bout du livre.
Par exemple, en ce moment je me régale avec Nerval en version poche, Folio pour être précis, qui ne se fiche pas du monde pour éclairer le texte. Ceux qui l'étudient sont certainement ravis, mais aller sans cesse d'un bout à l'autre du livre me gêne dans ma lecture. Déjà, je ne lis, le plus souvent, les préfaces qu'après coup, pour pouvoir me faire ma propre idée puis la confronter à celle du préfacier. En somme, il ne me faudrait que des postfaces ! Mais cela, c'est moins gênant que les notes...
Les notes, justement, parlons-en. Quand le texte est abscons, elles ont effectivement leur utilité, c'est indéniable. Mais quelqu'un de cultivé n'a pas besoin, par exemple, qu'on explicite les allusions à la mythologie gréco-romaine. Ou elles éclairent un pan de la vie de l'auteur, ce qui me semble inutile quand on a une chronologie biographique, une pré- ou postface détaillées... (quelquefois, il y a même les trois !). Dans les essais, ce sont souvent des références bibliographiques, et alors on se retrouve à l'autre bout du livre pour un même auteur, "op. cit." ! Alors ça m'énerve. Dans le paratexte, il y a aussi la bibliographie ! Au bout d'un moment, je ne regarde même plus les notes... au risque de rater quelque chose.
Alors je pose la question : faut-il tout repenser, ou est-ce moi qui vais à rebours de tous les autres ? Et vous, qu'en pensez-vous ? Mais je ne parle que de lectures plaisir, et ne me place pas du point de vue d'un étudiant qui a besoin de tout cela. C'est pourquoi je remercie la Pléiade ( et mes parents qui me les offraient !) pour mon mémoire de maîtrise de Lettres modernes !
L'autre livre, l'essai, que je suis en train de lire, est Les croisades vues par les Arabes d'Amin Maalouf, et... il est bien fait, n'a aucune note et se lit comme un roman ! Le paratexte y est à mon avis à sa juste place. A bon entendeur...
Claire M.
PS : Et après avoir écrit ce billet (hier), je me suis aperçue que... Amin Maalouf venait d'être élu secrétaire perpétuel de l'Académie française, qui n'est pas si gaga !