Le point de vue de Sirius, 22° épisode
Grandes décisions.
Miguel ne revint à l’association de l’amitié que trois jours plus tard, grand sourire aux lèvres. En effet, tout allait comme il voulait…
- Bonjour mademoiselle, où sont mes amis les extraterrestres ?
- Oh, un peu partout… Ils se sont repérés, à présent. Avant-hier, ils ont profité de la pluie pour explorer nos locaux. Leur réaction a d’ailleurs été très curieuse, ils en avaient peur.
- Tiens ? Ce n’est que de l’eau…
- Apparemment, pas pour eux…
La jeune femme sourit, et ajouta :
- Ils sont sûrement dans le parc.
Miguel trouva la petite troupe avec les Français de l’association, à l’exception de la princesse, qui était un peu plus loin, ravie, au milieu de chats. Ce fut Carman qui réagit le premier.
- Miguel ! Venez !
- Oui, venez ! lança Edouard tout en faisant un grand signe de la main. J’ai fait jouer Césig et Ollibert à la pétanque !
- Et alors ? s’enquit Miguel, riant déjà.
- Ils nous battent ! se plaignit Jean.
- C’est trop facile, votre jeu, aussi ! fit Césig.
- Je crois que les Po-Toliens ont le compas dans l’œil, déclara Mona.
- Sur Po-Tolo, votre jeu ferait un malheur, dit Carman en riant. Je nous vois déjà avec votre mètre-ruban !
- Il en faudrait avec des micromètres ! plaisanta Byzix. Mais vous tombez bien, Miguel.
- Comment va Maria ? demanda Césig.
Tous comprirent, au léger rougissement de l’arrivant, et Antoinette lui tapa sur l’épaule. Miguel se reprit.
- Vous disiez, capitaine ?
- Nous allons aller sur Terre. Nous étions en train de discuter pour savoir où exactement.
- Alors je vous conseille l’Espagne… ou l’Italie.
Les Français s’esclaffèrent.
- Il n’y a pas que l’Europe, déclara Césig.
- Il y a tout l’espace méditerranéen, le nord de l’Afrique, dit Mona.
- Ou l’Amérique. Ou l’Océanie.
- Et vous avez consulté un atlas ?
- Il est sur la table, répondit Byzix. J’aime beaucoup la bibliothèque de l’association, ils y sont très arrangeants.
Miguel se rapprocha, avisa les pistaches et les noisettes.
- Je peux ?
- Je vous en prie ! lui dit Jeanne avec son accent inimitable – du moins pour un Po-Tolien. Voulez-vous aussi du pastis ? Ou de la bière ? Ou si vous préférez, il y a de la grenadine…
Miguel se laissa faire, puis montra l’Espagne, avant de demander :
- Pourquoi pas l’Asie ?
- Quand je leur ai parlé de Bali, ils ont dit « non, pas la plage ! » fit Edouard, encore très étonné d’une telle réaction.
Miguel se gratta la tête.
- Vous avez si peur de l’eau que ça ? demanda-t-il aux Po-Toliens, qui se regardèrent.
- Nous nous lavons comme tout le monde, répondit prudemment Anthéa.
- Et la pluie ?
- Nous ne supportons pas l’acide.
- Quel acide ? C’est de l’eau, rien de plus !
- Sur Po-Tolo… commença Byzix, mais il se reprit.
- Allez en Angleterre, vous verrez bien, fit Miguel en souriant. Même si c’est l’Europe. Mais sur ce continent, le sud est plus agréable.
- Alors, venez avec nous, lui dit Carman avec de grands yeux suppliants.
- Oui, avec vous nous commettrons moins d’impairs, ajouta Byzix en adoptant le même regard.
- Mais je… commença Miguel en pensant à Maria.
Césig comprit le premier.
- Je crois que notre ami n’est plus célibataire.
- De toute façon, je suis volontaire, déclara Antoinette. Nous pouvons aller en Angleterre, en France, en Italie, puis plus au sud, si ça vous va.
- Oh, merci madame.
- Vous étiez très mignons, sur votre vélo, dit Anthéa en souriant, à Miguel.
Byzix et Césig se regardèrent, et la princesse les avait rejoints, suivie de Flocon, s’excusa auprès de Miguel, qui caressa le petit chat blanc.
- Alors je peux venir avec vous ? J’ai bien plus d’expérience que ce gentil petit jeune, j’ai eu une longue vie, et j’ai déjà voyagé en Europe. Je connais bien l’anglais.
- C’est d’accord. Et nous testerons l’Angleterre. Les amis, nous partons après-demain ! lança Byzix, et la princesse caressa Flocon en soupirant.