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l'imagination au pouvoir
27 avril 2024

Le point de vue de Sirius, 27° épisode

Ressources impériales.

 

  • Ça, le Pont Neuf ? s’étonna Carman.
  • Il l’était, il y a très très longtemps, lui expliqua Antoinette. Paris existe depuis une dizaine de siècles au moins, et ce qui était neuf à l’époque l’est moins maintenant…

Ollibert toussait toujours, mais au moins, le soleil n’était pas loin, et la Seine, le paysage, plaisaient encore plus au Po-Toliens, que la Tamise et Londres. Antoinette, ravie, s’y reconnaissait à peu près. Comme ils n’en étaient pas loin, elle se mit à chanter « Je suis l’dauphin d’la place Dauphine / Et la place blanche a mauvaise mi-ine… » Un éboueur lui leva son chapeau, et ils arrivèrent au bout de la rue Dauphine, tournèrent à gauche.

  • Maintenant, il s’agit de trouver l’appartement de mon arrière-petit-fils, déclara Antoinette. Ma parole, il y a de plus en plus de restaurants, dans cette rue !
  • Que de magasins ! s’émerveilla Césig.
  • Regardons en l’air, pour voir les numéros des maisons.
  • Les numéros ? s’étonnèrent tous les Po-Toliens, sauf la princesse, qui regardait partout, intriguée, car l’ambiance lui plaisait, avec les odeurs, les petites boutiques…
  • Tenez, regardez là. Chaque magasin, chaque maison a un numéro. C’est plus pratique pour le courrier, ou pour s’y retrouver.
  • Le courrier ?

Antoinette laissa tomber. Cependant, ils avançaient, et Byzix tomba en arrêt devant une petite boutique de documents anciens. Il y avait de vieux livres, les titres de L’Illustration… Il trouva cela fascinant, et Antoinette observait tout autour d’elle.

  • Nous approchons, dit-elle, et deux minutes plus tard, elle avait trouvé le nom de Léo Diparte.

Elle allait sonner, se reprit, et eut un conciliabule avec les Po-Toliens. Elle ne pouvait pas dire qui elle était réellement, ayant l’apparence d’une femme d’une quarantaine d’années. Elle exhorta à la prudence, sonna enfin.

  • Bonjour monsieur Diparte, j’ai bien connu vos parents, même si vous ne me connaissez pas, je suis avec des amis, pouvons-nous monter ? Je voudrais vous rencontrer !
  • Hein ? fit une voix mal réveillée. Votre nom ?
  • Antoinette.
  • Je n’ai pas beaucoup de temps, mais d’accord. C’est au cinquième étage, et je vous préviens, il n’y a pas d’ascenseur.
  • Ça ne fait rien.

Sauf pour la princesse, qui râla pour la forme. Ollibert, qui la connaissait, riait.

  • Bonjour Antoinette ! lança Léo, quelque peu hirsute, vêtu d’un pantalon de pyjama.

Sa jovialité faisait plaisir à voir.

  • Parlez-moi de mes parents !

« Je les ai torchés », pensa Antoinette, et ne sachant pas, ellle répondit qu’elle ne les avait pas vus depuis très longtemps.

  • Ça ne fait rien ! Asseyez-vous, tous ! Vous êtes nombreux, mais j’ai du café ! En voulez-vous ?

Et ils se présentèrent autour d’une tasse de café et, manquant de pain pour autant de monde, Léo servit des biscuits au chocolat.

  • C’est petit, chez vous, dit la princesse.
  • Je ne suis pas plein aux as comme mon ami Martin… Je suis étudiant en master, mais je vends aussi des téléphones pour payer mon loyer. Je devrai d’ailleurs y aller dans une heure, mais peu importe.
  • Qu’est un master ? demanda Lantar.
  • C’est ma cinquième année d’études. J’espère avoir mon diplôme, puis devenir éditeur, ou libraire. Alors, j’aurai un cinq pièces et une femme de ménage…. Excusez-moi.

Antoinette riait à part elle.

  • C’est vrai que c’est petit… et surtout vieux. Il doit y avoir beaucoup de jeunes, ici !
  • Oui, sauf aux  premier et deuxième étages, où les appartements sont un peu plus grands. Ce n’est pas pour les vieux !
  • C’est partout comme ça, à Paris ? demanda Anthéa.
  • Non, pas du tout, ça dépend des quartiers. Vous semblez venir de loin, fit Léo en rejetant ses cheveux en arrière, car il avait remarqué les fronts et les mains des Po-Toliens.
  • Vous n’imaginez même pas, dit prudemment Byzix.
  • Moi aussi je viens de loin, mais j’ai vécu à Paris, quand j’avais ton âge…. Euh, je peux te tutoyer ?
  • Bien sûr ! Vous pouvez tous me tutoyer !

Seule la princesse ne le fit pas. La conversation s’engagea, et Léo faillit en oublier l’heure. La mort dans l’âme, Antoinette finit par dire qu’ils s’étaient fait voler leur argent.

  • Ça ne fait rien, je vais vous donner des tickets de métro et vous envoyer place Vendôme. Madame semble avoir des diamants… suggéra Léo en regardant la princesse.
  • Ce n’était pas vraiment ma destination, avoua Antoinette. As-tu un plan du métro ?
  • Oui, je vais vous le prêter, nous nous reverrons. Revenez me voir ici à six heures ce soir.
  • Nous vivons sans montre, de là où nous venons, dit encore Antoinette.
  • Qu’à cela ne tienne ! Je vous en prête une. Et je parlerai de vous à mon ami Martin, c’est le roi de la débrouille ! maintenant, il faut que je me dépêche !

Ils sortirent tous ensemble, et Léo embrassa tout le monde, y compris la princesse, ravie.

  • Mes bagues, des diamants ? fit-elle.
  • Oui, Votre Altesse, lui confirma Ollibert.
  • Mince alors, ça vaut tant que ça ici ?!

Antoinette s’étouffait de rire et de contentement.

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  • Entrez donc dans l'un des royaumes de l'imagination, la mienne, où vous croiserez êtres fantastiques, âmes en peine, beaucoup de chats... Vous pourrez y trouver d'autres aventures, ou jouer avec moi, les mots... Le continent des lettres est si vaste !
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