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l'imagination au pouvoir
29 décembre 2021

Le vagabond magnifique

Panait Istrati (1884-1935)

 

 Panaït Istrati

Panait Istrati (prononcer Pana-it) est né le 10 août 1884 à Brăila, en Roumanie, sur les bords du Danube, fils d’une blanchisseuse roumaine et d’un contrebandier grec que  l’enfant ne connaîtra pas (il est tué alors que Panait est bébé). A cette époque, on trouve à Brăila une société cosmopolite, venant de tous les pays des Balkans et du Proche Orient, et une fois sorti de l’école, P. Istrati fréquentera surtout le monde de la rue, même s’il est un lecteur dit compulsif, et fera toute sa vie des petits métiers différents, en Roumanie comme ailleurs. Car il est aussi un grand voyageur, à travers la Méditerranée : Italie, Grèce, Egypte, Turquie… D’ailleurs, P. Istrati a le don des langues et parle, outre le roumain, le grec, le turc et l’arabe.

Il découvrira la langue française en 1916 en Suisse romande, à Leysin, étant devenu l’ami d’un jeune intellectuel juif d’origine roumaine établi à Genève. Lui-même soignait sa phtisie, au sanatorium de Leysin, et ce jeune homme, Josué Jehouda, lui enseigna le français, langue latine comme le roumain, ce qui aida Panait Istrati à  l’apprendre. Josué lui fit notamment découvrir l’auteur français  Romain Rolland, un pacifiste convaincu en cette période de guerre, un humaniste. Comme pour la langue française, c’est une révélation. Une fois guéri, Panait Istrati se remet à vagabonder, perfectionne son français à sa manière. Romain Rolland étant devenu son maître à penser, il lui écrit une très longue lettre manifestant son désir d’écrire, en français. Mais tout d’abord, cette lettre ne parvient pas à son destinataire, qui a déménagé, aussi revient-elle à P. Istrati. Le coup est si terrible, qu’il pense renoncer à écrire, et finit par faire une tentative de suicide à Nice, en 1921. Mais il survit. Comme on retrouve cette lettre sur lui, un ami l’envoie à Romain Rolland, qui répond positivement à ses questions et exige que P. Istrati, comme il le demandait, écrive effectivement en français. A partir de là, la carrière littéraire de Panait Istrati démarre.

Son premier livre, Kyra Kyralina, paraît donc en 1923, puis L’oncle Anghel en 1925, et l’année suivante, Présentation des haïdouks, qui trouvent vite le succès. L’œuvre de Panait Istrati est pour une large part autobiographique, ses différents livres relevant de la Jeunesse d’Adrien Zograffi, puis des Récits d’Adrien Zograffi, en quelque sorte son double littéraire. Il passera aussi seize mois en URSS, mais dénonce, à son retour, la réalité du régime soviétique dans son livre Vers l’autre flamme. Il mourra de maladie à Bucarest, dans son pays natal, la Roumanie, le 16 avril 1935.

Toute sa vie, ce « prince des vagabonds » a été un homme d’amitiés, au fil de ses pérégrinations, dont celle de Joseph Kessel, qui signera la préface de ses œuvres complètes.

Pou ma part, je l’avais découvert il y a très longtemps avec Présentation des haïdouks, puis lu un abrégé reprenant Mes départs, qui me donne envie de creuser. Et j’en ai acheté, ou trouvé d’autres, dans la bibliothèque familiale… Je sais déjà que ce sera un vrai bonheur de lecture, grâce à ses talents de conteur…

 

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