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l'imagination au pouvoir
26 janvier 2019

rêves

Nouvelles réalités.

 

Depuis toujours, Laure écrivait, dessinait. Lors de cette rentrée, après les vacances d’été, elle avait repris son travail au tribunal, où elle côtoyait tant de gens différents. Elle se savait quelconque, ni grosse ni maigre, ni vraiment laide ni vraiment jolie, vaguement blonde ; mais on appréciait son sourire, tout à fait de mise pour une secrétaire d’accueil. Et pourtant… Laure avait vécu des choses dont elle n’osait pas parler, et ses parents, séparés, ne l’écoutaient guère, depuis qu’elle les avait quittés. Son grand frère, Maxime, était celui qu’elle préférait, dans sa famille. Elle avait encore un autre frère, plus jeune, qu’elle jugeait peu intéressant. A vrai dire, Laure avait vite fait de juger… mais à côté de cela, elle était rêveuse, aurait voulu vouer sa vie au dessin, écrire des poèmes, choses pour lesquelles elle était réellement douée. Mais à son travail, elle n’osait guère le dire à ses collègues. Elle préférait se fondre dans le paysage, avait peur qu’on la remarque pour autre chose que son sourire, même charmant. Pour autant, elle rêvait de tous ces avocats, ces policiers qui investissaient le tribunal, certains étaient franchement attirants.

 Laure consignait aussi tous ses rêves par écrit. En effet, cela faisait près de deux ans qu’elle était célibataire, et avait récupéré le chat, Mousse. Et elle n’osait plus que rêver de tendresse, de voir plus souvent sa mère, elle qui partait si souvent au bout du monde, pour son métier ou son plaisir. A vrai dire, Laure était jalouse de son beau-père. Sa mère, pas plus que son ex-mari d’ailleurs, pourtant récemment à la retraite, n’avait été là pour l’anniversaire de leur fille. Seul Maxime était venu à la petite fête que la marraine de Laure avait organisée pour elle. Marraine Francine, fine mouche, lui avait offert de beaux cahiers, « pour y écrire et dessiner ce que tu voudras ». Et Laure ne s’en privait pas…

 

«   -  Laure, tu ne me comprends pas.

Je me renfrognai.

  -  Je ne comprends que les chats. Mon petit Mousse.

  -  Allons, sors de ta coquille, jolie Laure. Sais-tu que tu portes le nom de la belle de Pétrarque ?

  -  Bien sûr que je le sais. Mais je ne suis pas sûre de mes sentiments pour toi.

  -  Comment puis-je vaincre ton appréhension ?

  -  En me prenant tout doucement.

  -  Je le ferai. Tu n’es pas une traînée. Je veux faire ton bonheur. Ce n’est pas de ta faute, si tu es si belle.

  -  Tu ne m’as pas connue avant... quand je pesais quinze kilos de plus, il n’y a pas si longtemps. Et même comme ça… Et puis… j’ai une vie difficile.

  -  Moi, je crois aux miracles.

J’avais envie de me jeter dans les bras du beau Christophe, mais ce n’était pas dans mon tempérament. Je voulais tout lui expliquer, le viol, trois ans auparavant, le dégoût de soi-même, la prise de poids bien pire encore que les précédentes, qui n’avaient pas tant prêté à conséquence sur ma santé, d’où un amaigrissement forcé. Etait-il prêt à l’entendre ? Je le regardai, puis baissai les yeux. Pouvais-je aimer de nouveau ? Ce bel avocat pouvait-il être l’homme de ma vie ? Christophe était en pleine ascension professionnelle, avait-il seulement le temps d’avoir une femme dans sa vie ? Et pourtant je l’espérais. Il était si gentil ! Contrairement à mon précédent amoureux, il semblait tout comprendre. Dans le fond, c’était aussi pour entendre cela, que je m’étais employée  à perdre  quinze kilos. Même si je me trouvais toujours aussi quelconque. Et Christophe me trouvait belle, me parlait de la muse de Pétrarque ! Ce garçon est donc aussi cultivé, entre toutes ses autres qualités. L’homme parfait, en somme. Et puis…

 Il posa une main sur mon épaule.

-          Je vais y aller tout doucement, c’est promis. Et je veux que tu te réalises. Ça prendra le temps qu’il faudra. Je vois bien que tu rêves d’autre chose.

-          Oui, c’est vrai… Merci.

J’étais tout à coup très émue. Son bras était à présent autour de mes épaules. Christophe m’embrassa sur les cheveux.

-          Veux-tu que je reste, ou dois-je m’en aller ?

Et je ne savais pas lui répondre… J’avais l’impression de vivre un rêve. Je baissai le nez, pour qu’il ne voie pas mes larmes et mon désarroi. Pour une fois, un homme était tendre avec moi ! Mais je me dégageai tout doucement.

-          Laisse-moi, s’il te plaît. Que je digère tes avances.

-          Bon. Et quand pourrai-je te revoir ?

-          Ici, au même endroit, aux heures de bureau. Ou plutôt tout de suite après. Je termine tous les jours à cinq heures et demie.

-          Mais tout le monde nous voit…

-          Ça me rassure. Surtout dans un tribunal. Le passage ne me gêne pas.

-          Alors je serai le prince charmant qui arrive sur une grosse cylindrée…

Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire. Christophe me regarda, amusé, puis nous nous quittâmes, nous embrassant sur la joue. Je rentrai chez moi, toute chose, oubliant presque de remplir la gamelle de Mousse qui réclamait. Je m’occupai pour ne pas penser, ni à mes amours ni à cette envie de chocolat qui me taraudait depuis que Christophe m’avait embrassée. Une fois son petit repas avalé, Mousse vint me demander des grattouilles, et ce moment me fit du bien. Grâce à lui, je repris le fil de ma vie, et appelai ma meilleure amie pour lui parler du beau Christophe. Elle aussi me fit rire. J’attendis avec impatience le nouveau passage de mon avocat préféré à l’accueil du tribunal, me faisant plus coquette… »

 

Le dénommé Christophe existait vraiment, venait régulièrement au tribunal où exerçait Laure. Elle n’en savait pas grand-chose en réalité, mais il était, pour elle, beau à tomber par terre. Il avait les traits doux et des airs de viking, car c’était un grand blond aux yeux bleu, Laure l’imaginait suédois. Après tout, se disait-elle, elle vivait dans un coin de Normands… Dès qu’il s’approchait de l’accueil, elle ne pouvait s’empêcher de le manger des yeux, mais elle n’était pas sûre qu’il l’ait remarquée.

Ce jour-là, il y avait une grosse affaire, les policiers amenaient un particulier fort agité, et le hall s’emplit de cris, de bousculades, encore plus qu’à l’accoutumée. Et tout à coup, Christophe fit irruption. Un policier entraina l’homme pour le lui présenter, car il était celui que Christophe aurait à défendre. Laure ne le savait pas, mais le voyait lui, les policiers, tout le monde, faire de grands gestes au milieu d’éclats de voix. Et elle eut peur. Mais Christophe s’approcha de l’accueil, alors qu’elle se faisait toute petite.

-          N’ayez pas peur madame, nous maîtrisons la situation. Pouvez-vous me passer le téléphone, s’il vous plaît ? Tout de suite, c’est urgent !

Surprise, Laure obéit. Même en un tel moment, elle remarqua son regard bleu si doux. Elle n’osa rien dire. Un policier s’approcha d’elle.

-          Ça va, madame ? Vous avez l’air… perdu. Mais rassurez-vous, la situation est sous contrôle. Maître Jones s’en occupe.

-          Maître Jones…

-          Christophe Jones, à qui vous venez de passer le téléphone.

-          Excusez-moi. C’est que je… repense à un souvenir très désagréable.

-          Ça peut arriver à tout le monde, madame.

-          Merci, c’est gentil.

Mais Laure ne se reprit vraiment qu’une fois le hall plus calme, alors que les policiers repartaient. Elle prenait quelques inspirations, quand le policier de tantôt revint à la charge. Il voulait lui parler du psychiatre qui allait arriver, pour qu’elle ne soit pas surprise.

-          Mais je ne m’explique pas votre peur de tout à l’heure, ajouta-t-il. Pourtant, vous avez dû en voir d’autres…

-          Oui… C’est gentil de me prévenir.

-          Ça fait longtemps, que vous travaillez ici ?

-          Environ un an. Mais j’ai eu de gros soucis avant de trouver ce travail.

-          Excusez-moi, vous n’avez peut-être pas envie de parler. Je m’appelle Franck Richard, et serai ravi de vous inviter un soir boire un pot.

Laure eut de nouveau peur, et il le perçut. Franck avait une tête sympathique, et portait fièrement son uniforme de policier. Il était surtout très grand, encore plus que Christophe. Cela aussi intimidait Laure. Elle balbutia quelques mots, et il sourit.

-          Ça ne fait rien, dit Franck. Donnez-moi simplement votre nom.

-          Laure. Laure Delage.

Le policier manqua faire un salut militaire, remercia, mais sa gaffe fit rire Laure.

-          Une autre fois, peut-être, dit-elle doucement.

Ils se sourirent, et Franck prit congé. Laure dut se reprendre de nouveau, mais elle était parfaitement capable de faire abstraction de ses sentiments. Un sourire plus large apparut, et l’épisode était clos. Ce soir-là, Laure rentra chez elle en se posant des questions… A présent, elle connaissait le nom de Christophe, et Jones ne sonnait pas suédois…

 

«  - Alors jolie Laure, comment vas-tu aujourd’hui ? Puis-je prendre ta main ?

Le sourire de Christophe était vraiment enjôleur. J’avais envie de craquer. Le cœur sur les lèvres, je tendis un peu la main, et il la saisit.

-          Il est cinq heures et demie, un peu plus. Allons boire un verre ici à côté… proposa-t-il.

J’acceptai en souriant, mais demandai quand même :

-          Mais tu n’es pas pris ? Tu dois avoir beaucoup de travail, les avocats ne chôment guère…

-          C’est vrai, reconnut-il, et je travaille d’autant plus que je suis célibataire. Comme personne ne m’attend à la maison… Je rentre rarement chez moi avant sept heures, mais là je prends une petite heure pour toi. Si tu veux bien !

-          Oui oui ! Je ne te gênerai pas.

Cela le fit sourire.

-          C’est que tu sembles si distante…

-          C’est la vie qui m’a rendue ainsi. J’ai vécu des choses terribles, ces dernières années.

-          Mais quel âge as-tu ? me demanda-t-il.

-          Trente-cinq ans. Et toi ?

-          Trente-sept ans. Et tu as des enfants ?

-          Non.

Je faillis dire « et de qui ? » mais me retins. Peut-être l’aurait-il pris pour une invite. Mais je n’étais pas prête. Ce qu’il fallait faire pour en avoir me gênait, depuis le viol, brutal, que j’avais subi. Alors je baissai le nez.

-          Qu’y a-t-il ?

-          Rien… je ne peux pas te le dire maintenant.

-          Tu peux me parler ouvertement.

-          Non. Nous ne nous connaissons pas assez. Mais ça viendra…

-          Allez, viens. Une boisson chaude te fera du bien. Et toi, quelqu’un t’attend-il chez toi ?

-          Euh… oui, mon chat.

Ça le fit rire.

-          Toi, tu n’as peut-être même pas d’animal, osai-je.

-          Non, je ne peux pas. Je suis trop accaparé par mon métier. Mais si tu veux bien de moi, je pourrai essayer de rentrer plus tôt, et m’occuper d’une femme.

-          Quoi, tu parles déjà de t’installer avec moi ?

-          Et tu n’as pas encore dit oui, je sais.  Mais je suis très patient. Et maintenant, allons boire un chocolat, ce que tu voudras.

Il y avait un bar non loin du tribunal, et nous y entrâmes. Il était très chaleureux, et Christophe et moi choisîmes un coin, commandâmes chacun un chocolat chaud. Dehors il faisait plutôt froid, cela nous réchauffa. L’hiver s’installait.

-          Allez, parle-moi un peu de toi… Tu as l’air si lointain, parfois.

-          C’est que c’est si douloureux… et il n’y a pas que ma situation familiale. Non, parle-moi plutôt de toi. Quel est le quotidien d’un avocat ?

Mais Christophe me raconta surtout des anecdotes, riant. Manifestement, il aimait son travail, les plaidoiries. Il avoua avoir appris le latin par amour pour Cicéron, ses réquisitoires. Il avait toujours voulu être avocat.

-          C’est si beau, quand tu vois ton rêve devenir réalité ! Mais j’ai beaucoup travaillé, pour cela. Et toi, qu’en est-il de tes rêves ? Tes dessins ? Tes poèmes ?

-          Je voudrais publier des bandes dessinées, des haïkus… Je rêve de visiter le Japon, aussi.

-          Moi, j’aime la vieille Europe. L’Italie, Rome ! Au forum, je me donnais l’impression de croiser des hommes en toge…

-          Mais tu es de quelle origine ?

-          Galloise. Mon nom de famille est Jones. A vrai dire, je connais surtout la Grande Bretagne… Mais l’Italie, le soleil ! La Méditerranée !

Il s’enflammait, et je le regardais, de plus en plus amoureuse. Nous passâmes ainsi une heure ensemble, qui me sembla si courte ! Puis il retourna au tribunal, et moi, je filai retrouver Mousse, qui me fit fête, même si je rêvais de plus en plus de passer ma vie avec Christophe… »

 

 

-          Madame Delage ?

Laure leva le nez de son téléphone.

-          Un instant, je vous prie, dit-elle à son interlocuteur. Vous désirez ?

-          Vous ne me reconnaissez pas ? Je suis Franck Richard, nous nous sommes vus la semaine dernière…

A présent, le policier était en civil.

-          Oh, excusez-moi. Je suis à vous dans un instant, monsieur Richard.

Laure termina de renseigner son correspondant en ligne, puis fit un beau sourire à Franck, plus professionnel que de connivence, cependant.

-          Oui, je me souviens de vous. Vous vouliez rencontrer quelqu’un ? Vous avez un rendez-vous ?

-          Non, car il s’agit de vous… Dois-je prendre rendez-vous ? ajouta Franck avec un sourire mutin.

Laure éclata de rire, sensible à son humour et à son sourire.

-          Non, ce ne sera pas utile.

-          Vous êtes disponible, en ce moment ?

-          Je termine le soir à cinq heures et demie.

-          Dans ce cas, allons boire un pot tout à l’heure. Si vous voulez bien…

Franck regardait intensément le visage de Laure, et se sentait fondre. Il aurait déjà voulu que ce fût cinq heures et demie. Il en oublia sa montre, et demanda :

-          Quelle heure est-il ?

-          L’horloge est au-dessus de la porte à votre gauche.

Il soupira, et vit qu’il était seulement deux heures et demie. Nouveau soupir.

-          Mais vous êtes en civil ?

-          Le mardi est souvent mon jour de congé. Je travaille régulièrement le week-end.

-          Vous n’avez pas de famille ?

-          En tout cas, je n’ai pas fondé de foyer. Et vous ? Jolie comme vous êtes, vous êtes peut-être en couple… peut-être même avez-vous des enfants.

Laure fut sensible à son ton désenchanté.

-          Non. Mon ex est parti en me laissant le chat.

-          Oh ! J’aime beaucoup les chats. Celui de mes parents est très mignon. Il s’appelle El Poussah, comme le calife dans Iznogoud.

-          Oh ! J’aime beaucoup les BD, je dessine moi-même, réagit Laure. Haroun El Poussah faisait rêver mes frères…

Ils se regardèrent, éclatèrent de rire.

-          Goscinny est un de mes maîtres à penser, avoua Franck. Mais je ne vais pas vous déranger plus longtemps. A tout à l’heure, Laure !

-          Je ferai attendre mon chat, alors.

Franck ne résista pas, se colla au guichet et fit un rapide baiser à Laure. Elle en fut toute désorientée, balbutia un « à tout à l’heure », et Franck disparut. Laure se reprit, le cœur en joie. Il l’avait trouvée jolie ! Et il l’embrassait ! D’un autre côté, elle se méfiait encore mais, le soir venu, elle se rendit compte de la gentillesse, de l’humour de Franck, même s’il n’avait pas fait de grandes études. Mais elle refusa de tomber dans ses bras aussi vite. Cela ne faisait rien : Franck irait régulièrement la voir à la sortie du tribunal.

 

«  - Laure, je n’y tiens plus, laisse-toi faire… Je vois bien que tu m’aimes, pourtant…

-          Oui, c’est vrai, mais j’ai été échaudée, par le passé… Tu ne connais pas mon histoire.

-          Eh bien vas-y, parle-m-en.

-          Tu crois aux miracles ?

-          Mais oui !

-          C’est que… je… C’est intime…

-          Tu te compliques la vie pour rien.

Cela me vexa quelque peu. J’eus un mouvement d’humeur.

-          Il ne s’agit pas d’amour, mais de brutalité. Vous les hommes, vous êtes tous en rut dès que vous voyez passer une femme.

Je vis bien que cela lui fit un sale effet, car Christophe se décomposa.

-          Pas tous les hommes. J’en ai passé l’âge, moi.

-          Tu vas me laisser tomber dès que je t’aurai appartenu.

-          Ah non ! Mais tu ne connais pas l’amour. Je suis fou de toi, peux-tu comprendre ça ?

-          Eh bien… non. D’autant que je me sens très quelconque… sur tous les plans.

-          Allons bon ! Mais tu sais, la vraie beauté est intérieure. Et tu dégages quelque chose de très… sympathique. Je suis sûr que tu as une belle âme.

-          Euh… c’est gentil… mais tu ne connais même pas mon parcours.

-          Tu cherches l’impossible. Ne sois pas si difficile. Qu’est-ce qui te gêne, chez moi ?

-          Euh… rien, finis-je par admettre. C’est moi…

Et il s’approcha, me serra dans ses bras sans prévenir. Dans le fond, je ne demandais que ça, mes sens s’emballèrent. Mais nos réactions respectives me firent peur, et je préférai me dégager, après un rapide baiser. Peu importait, de toute façon : je savais à présent que nous nous plaisions.

-          La prochaine fois, tu me parleras de ton histoire, dit alors Christophe d’une voix douce.

-          Oui… si je m’en sens capable.

-          Il n’y a pas de raison. J’espère bien te faire changer d’avis à propos de la gent masculine.

J’eus un sourire un peu forcé.

-          Je crois qu’il est temps que je m’en aille, dis-je enfin.

-          Ce hall est propice aux rencontres, de toute façon… »

 

Mais présentement, ce n’était pas Christophe, qui se tenait face à Laure. Et il était cinq heures trente-et-une. Elle en était épatée. Franck avait un petit paquet à la main.

-          Je voudrais te faire plaisir, dit-il après l’avoir embrassée. Tu es prête ?

-          Ah, nous sommes mardi… comprit Laure en souriant. Excuse-moi, donne-moi un petit quart d’heure, si tu veux bien. Vas donc t’asseoir.

Enfin, ils allèrent dans le bar habituel, mais Franck semblait ému. Avant de commander leurs boissons, il tendit le petit paquet à Laure.

-          Oh, c’est juste un petit cadeau… Comme ça… Ça se fait, de s’offrir des petites choses, même entre amis…

-          Oh, merci. Tu permets que je l’ouvre tout de suite ?

-          Bien sûr.

Il s’agissait d’une boîte de chocolats « Mon chéri », et Laure regarda Franck, qui disait :

-          «  Je vous ai apporté des bonbons, parce que les fleurs, c’est périssable », et « tout tout pour ma chérie »…

Laure éclata de rire, mais elle avait compris. Elle céda une main à son amoureux, qui la saisit dans sa grande paluche.

-          Si tu veux bien de moi, on ne va pas trinquer à la camomille…

-          Tournesol dans On a marché sur la Lune ! comprit Laure.

Et tous deux éclatèrent de rire, puis échangèrent un long baiser.

-          Alors c’est oui ? demanda Franck, l’œil pétillant.

-          Oui ! Un grand oui !

-          Et Maître Jones ?

Laure fut à peine déstabilisée.

-          Qui ça ?

Elle n’écrivit plus jamais ses rêves : sa vie en devint un.

 

© Claire M. 2018

 

 

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