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l'imagination au pouvoir
10 mars 2021

Immortalité ?

Congé d’éternité

 

Adam Lebon ouvrait de grands yeux face à son interlocuteur, un auteur d’une cinquantaine d’années qui venait défendre son second manuscrit. Ce que cet homme soutenait le déconcertait.

-          Si si, je vous assure, disait-il, c’est bien plus plaisant d’être mortel. L’écriture est une autre forme d’immortalité, bien  plus intéressante que de vivre plusieurs siècles. D’ailleurs, vous êtes obligés de travailler pour passer le temps…

Adam avala sa salive.

-          L’écriture n’est donc pas un travail, pour  vous ?

-          J’écris parce que j’en ai envie. C’est vrai qu’il y a beaucoup de choses à faire, même quand on est oisif, mais j’aime observer mes semblables et écrire. Je n’ai que ça à faire, monsieur Lebon. Cela donne un sens à ma vie.

-          Après tout, les auteurs sont là aussi pour débattre de faits de société, reconnut Adam. Mais la thèse de votre roman est, comment dire…

-          Déviante ?

-          Dérangeante, à tout le moins.

-          Vous aviez accepté mon premier roman.

-          C’est vrai, monsieur Crespin. Et il a marché dans une bonne partie du monde connu. Je suis tenté, vous avez de l’avenir, si j’ose dire… mais méfiez-vous des esprits chagrins. Vous dites, vous aussi, que les immortels, ou quasi-immortels, sont souvent misanthropes, et je dois reconnaître que… vous avez raison.

Simon Crespin eut un rapide sourire de triomphe, puis redevint sérieux.

-          Je suis prêt à défendre ce manuscrit, dit-il. Je me fiche d’avoir tout le monde à dos, de toute façon je suis mortel, outre le fait que je ne m’ennuie pas. Je sais avoir une vie courte, je veux dire par rapport à vous, et j’entends bien en profiter. Pas seulement en écrivant...

Les deux hommes se toisèrent, l’un fasciné, l’autre avec un petit sourire sur un visage qui commençait à porter les marques de l’âge.

-          Je sais pourquoi je travaille, monsieur Crespin. Et ce métier d’éditeur me plaît toujours beaucoup. Surtout avec vous autres mortels…

-          Qu’est-ce qui vous fascine, monsieur Lebon ?

-          Vos rides me rappellent mon père sur ses derniers jours.

Simon Crespin s’esclaffa, ce qui mit Adam mal à l’aise.

-          Vous voyez, pourquoi il faut parler de cette société à deux vitesses, dit-il. Je ne sais pas qui de nous deux a raison, mais je préfère une vie relativement courte et bien remplie, à une oisiveté perpétuelle à laquelle il faut toujours chercher un sens.

-          J’entends bien, monsieur Crespin.

-          Et ne me demandez pas d’édulcorer mon roman, s’il vous plaît. La vérité, c’est que vous êtes jaloux. Ou je me trompe ?

Adam était de plus en plus mal à l’aise. Cela le dérangeait d’admettre que son interlocuteur avait raison. Il les fréquentait, lui, ses semblables immortels, et savait à quoi s’en tenir sur leur psychologie. Sa plus grande ouverture d’esprit lui permettait de mieux appréhender les choses, surtout vis-à-vis des auteurs qu’il éditait, presque tous mortels. Il resta pensif, eut un « moui », et accepta le manuscrit de Simon Crespin, sans en changer une ligne.

Rester avec les mortels le faisait sentir jeune mais, ce jour-là, il comprit mieux le fossé entre leurs deux mondes, et sa propre motivation à travailler. Il n’avait pas vraiment choisi d’être immortel, il l’était par dépit, ayant fait le Vaccin à trente-cinq ans, après une énième déception sentimentale, pour trouver un autre sens à sa vie. L’amour, la vie de famille lui échappaient ? Eh bien, il s’était voué à l’immortalité, c’est-à-dire à un travail à vie, pour ne pas penser à ses échecs. Sa vie professionnelle, de ce fait, était un succès, vu qu’il n’avait que cela à faire. Mais ce jour-là, l’image de son père lui revenait, avec ses rides et son souffle court. Bientôt, celle de sa mère s’intercala, avec ses longs cheveux blonds qui la faisaient ressembler à une fée. Et c’était bien ainsi qu’il la voyait, bien qu’elle n’ait pas survécu de beaucoup à la mort de son mari. Le chagrin l’avait faite vieillir d’un coup, et elle était morte en regrettant de ne pouvoir profiter de ses enfants. D’où l’immortalité, qu’Adam et sa sœur avaient tous les deux souhaitée. Evelyne avait voulu s’occuper de ses propres enfants, même si elle devait travailler pour cela. Mais à présent, Adam n’était plus aussi sûr de son choix… Evelyne était son aînée, et il résolut d’aller la retrouver ce soir-là, personne ne l’attendant chez lui.  

Dans son aérospace, il ressassait cette conversation, et les images de ses parents lui revenaient de plus en plus, ce qui le troublait encore davantage. De ce fait, il hésita : et s’il rentrait chez lui, pour prendre une douche et, pourquoi pas, un verre de quelque chose ?  Tout d’un coup, il obliqua, revint en arrière, dans un concert de klaxons autour de lui. Il choisit de s’en moquer, ainsi que des insultes. Il atterrit sur le toit de sa résidence, gara son aérospace à sa place puis descendit dans son appartement. Une fois dans la salle de bains, il se regarda dans le miroir et se vit tel qu’il était : un homme de trente-cinq ans d’aspect, mais avec quatre-vingt-quinze ans au compteur. Pas de cheveux blancs, il avait hérité de ceux de sa mère, pas de brioche comme ses oncles paternels. Pas forcément beau, ni vraiment laid, avec des yeux bleu et un regard vif. Il soupira, fourragea dans sa tignasse et passa sous la douche. De plus en plus, il pensait à ses parents. Comme ils lui manquaient ! Cela faisait bien longtemps qu’ils n’étaient plus là, ils avaient vu arriver le Vaccin alors qu’ils étaient déjà âgés, et avaient eu peur de passer l’immortalité dans un certain état de décrépitude…

 Il se présenta chez sa sœur une heure plus tard, ayant acheté entretemps des pâtes de fruits, dont elle raffolait, en guise de prétexte.

-          Adam ! Que c’est gentil ! s’exclama-t-elle.

-          Cela faisait un moment que je ne t’en avais pas offert… s’excusa-t-il presque. Tu as fini ta journée de travail ?

-          Oui, depuis une demi-heure à peu près. Je me demandais ce que j’allais regarder sur le visioportable…

-          Tu es toute seule ?

-          Oui, Gustave n’est pas encore rentré. Il travaille encore plus que nous…

Adam tordit quelque peu la bouche, en pensant toujours à ses parents…

-          Ça n’a pas l’air d’aller ? demanda Evelyne en voyant l’expression de son frère.

-          Papa et maman me manquent… Au travail, je suis aussi confronté aux mortels, et… ils me fascinent.

-          Ils t’ont toujours fasciné, fit Evelyne avec un joli sourire. Je t’en prie, viens boire quelque chose… Installe-toi donc dans le canapé. J’arrive.

-          Merci.

Contrairement à lui, Evelyne vivait dans une vraie maison, où elle avait plus de place pour accueillir ses enfants, petits-enfants… et elle l’avait voulue chaleureuse. L’été arrivait, était déjà chaud, alors Adam enleva sa veste, qu’il arrangea sur un porte-manteau avant de s’asseoir. Le canapé était moelleux, et il s’y enfonça avec bonheur. Evelyne réapparut deux minutes plus tard, avec une bouilloire fumante.

-          Je t’ai préparé ton thé préféré…

Tous deux échangèrent un sourire, et elle s’installa près d’Adam, posant le thé sur une petite table prévue à cet effet. Il y avait aussi des biscuits à la cannelle, qu’Evelyne proposa à son frère. Gourmand lui aussi, il ne résista pas.

-          Ce qu’il y a de bien avec le travail, c’est qu’il autorise ce genre de pause, déclara Evelyne en trempant son biscuit dans le thé.

-          Oui… c’est vrai. Mais ton travail te plaît toujours autant ?

-          Oui, et toi aussi, non ?

Adam en convint, pensif.  

-          Quelque chose te tracasse, devina Evelyne.

-          J’ai eu un échange avec un auteur mortel qui avait les mêmes rides que papa. J’ai presque le double de son âge, et notre différence m’a sauté aux yeux.

-          Oui, ça arrive souvent, avec les mortels. Moi, ça me met mal à l’aise. Tu me donnerais cent-deux ans, toi ?

-          Non. Pas plus que je ne m’en donnerais quatre-vingt-quinze. Mais je m’aperçois, avec les mortels, que la vie n’a pas le même sens pour tous…

-          Mais c’est évident, voyons ! Laisse les mortels et leurs pensées terre-à-terre, ça ne vaut pas la peine de les fréquenter.

-          Ils ont du temps pour écrire, eux ! Et pourtant, ils ont une vie courte… Décidément, ça me fascine. Ils n’ont pas le temps d’aimer, et ils sont heureux…

-          Honnêtement, Adam, tu as raté le coche, avec les femmes… Trouve-toi quelqu’un, et tu verras, tu t’en porteras beaucoup mieux.

-          Et être encore déçu ? Elles ne m’ont même pas donné d’enfants ! Toi, tu en as eu trois, et de deux hommes différents, en plus. Et maintenant, tu es avec Gustave… Et puis, tu le supporteras plusieurs siècles ?

-          Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave. Ce ne sont pas les hommes qui manquent. Gustave dit que je suis toujours désirable.

-          En plus, tu es toujours bien habillée…

-          Ça sert, d’être couturière de luxe… Je me fais mes tenues moi-même. Comment trouves-tu cette robe ?

-          Elle te va très bien.

Adam regarda sa sœur, au corps fuselé et à la chevelure de lionne, et ajouta :

-          C’est vrai, que tu es désirable.

Evelyne retrouva le sourire.

-          Si même mon frère le dit…

Ils eurent tous deux un  petit rire.

-          Papa et maman auraient été fiers de toi.

-          Et de toi aussi, Adam. Tes éditions Triportes marchent bien, il me semble…

-          Oui, c’est vrai. Mais… ils me manquent tellement, tous les deux…

Evelyne fit la moue.

-          C’est bien pour ça, aussi, que je te dis de te trouver une femme. Les enfants, c’est l’avenir.

-          Des enfants immortels ?

-          Mais où est le problème ?

Evelyne secoua la tête sans comprendre.

-          Je crois que Simon Crespin a raison, pour son livre : avec les immortels, l’univers court à sa perte…

Ce soir-là, Adam rentra tristement chez lui, après cette visite. Comme sa sœur pouvait le déprimer, par moments… Au fil des heures, des jours, il se rendit compte qu’il avait fait une erreur en devenant immortel. Il comprit qu’il devait soit écouter sa sœur et trouver une femme avec qui partager sa vie, soit contrer les effets du Vaccin pour redevenir mortel. La seconde solution lui semblait la plus simple, alors il chercha dans ses papiers les coordonnées du médecin qui lui avait enlevé toutes les maladies possibles et les signes de vieillesse, soixante ans plus tôt. En plein vingt-deuxième siècle, un médecin, Adam était persuadé que celui-ci aurait été le premier à se faire vacciner… et il ne se trompait pas, car il le retrouva facilement sur son ordinateur. Mais vu l’heure, il estima que le docteur Mannhess devait être en train de dormir. D’ailleurs, lui-même ne tarda pas  à aller se coucher. Mais au lieu de dormir, les pensées l’assaillaient, et il se tourna et se retourna dans son lit, regrettant de ne pas avoir au moins un animal de compagnie. Il finit par s’endormir avec la tête sous l’oreiller, les pieds dépassant de l’autre côté, comme cela lui arrivait souvent étant donné sa grande taille. De ce fait, il se réveilla le lendemain en éternuant, déjà contrarié. Il fit tout mécaniquement, le petit déjeuner, le passage dans la salle de bains, s’habiller.

 Il vit d’autres auteurs, presque tous mortels. Tout était dans le « presque »… Il revit Anthony Da Silva, qu’il éditait depuis près de cinquante ans, avec lequel il n’avait jamais réussi à initier une histoire d’amitié. L’homme n’était pas méchant, mais il ne comprenait rien aux mortels, alors que le Vaccin était apparu tard dans sa vie à lui. Anthony Da Silva avait le culte de l’apparence, ses romans étaient cyniques, mais c’était, aux yeux de ses lecteurs, ce qui faisait son charme. En outre, l’homme était beau, même en étant coincé à l’âge de quarante-cinq ans, et pour que sa chevelure ne devienne pas grise, il l’avait purement et simplement rasée. Adam préféra donc ne pas parler de ce qui le préoccupait, se cantonnant au nouveau roman de l’auteur. Il fut plus bavard avec les autres  écrivains qu’il éditait, mortels. Il eut aussi un contact avec une autrice immortelle, qui voulait proposer quelque chose de nouveau, ce qui l’intrigua. Rendez-vous fut donc pris très rapidement, mais auprès de la secrétaire pour le laisser à ses dossiers, ses comptes, ses livres. Il rentra chez lui un peu déprimé, mais ne voulut pas appeler le docteur Mannhess tout de suite, attendant d’avoir enfin bien dormi. Adam savait que seules les pensées que l’on pouvait avoir, les soucis, les questionnements, pouvaient encore provoquer des insomnies. Il se coucha donc tôt, et se refit enfin.

Le jour suivant, ayant bien dormi, dans la bonne position, il avait finalement les idées plus claires. Il  visiophona donc au docteur Mannhess, qui, étonné, accepta de le recevoir.

-          Je suis retourné dans ma patrie, en Suisse germanophone, précisa-t-il. Il faut donc que je vous indique le chemin.

-          Pas de problème. Le temps de lancer mon enregistreur, et je vous écoute.

-          Vous habitez toujours à Lyon ?

-          Oui.

-          Alors ce sera facile.

-          J’en profiterai pour découvrir cette partie de la Suisse, car je n’y suis jamais allé.

-          Vous verrez, c’est très agréable. Mais en s’écartant du centre-ville, bien entendu. Je vous conseille d’aller voir le lac de Zurich. Ça y est, vous êtes au point ?

-          Attendez…

Un voyant rouge clignota au bout de quelques secondes, et Adam put enregistrer le trajet indiqué. Moyennant quoi, le jour venu, il trouva très facilement le cabinet de Léonard Mannhess. Il était flambant neuf, très moderne, mais la maison, qui était excentrée, avait une façade multiséculaire, et Adam se douta que le docteur Mannhess aimait les vieilles pierres. Ce dernier le reçut en bras de chemise, parfaitement à l’heure, et le fit asseoir.

-          Que vous arrive-t-il, monsieur Lebon ? Je ne m’attendais pas à vous revoir, après, euh... soixante ans ?!

-          Soixante ans, oui. J’en ai quatre-vingt-quinze, maintenant. J’aurais des questions à vous poser concernant le Vaccin que vous m’avez administré à cette lointaine époque…

-          Ah ? Je m’étonne que vous vouliez me rencontrer pour cela…

-          Vous allez comprendre. Enfin… je crois.

Et Adam fit part d’un questionnement tout philosophique, ce qui stupéfia son interlocuteur. Ses yeux devinrent ronds comme des soucoupes, ce qui amena un petit sourire sur les lèvres d’Adam.

-          Vous vous fichez de moi, n’est-ce pas monsieur Lebon ?! Savez-vous quel âge j’ai ?

-          Plus que moi, certainement, mais bon…

-          J’ai cent-quarante-cinq ans. Et je ne me lasse pas de ma vie d’immortel. J’ai eu cinq femmes, une ribambelle d’enfants, et je suis très heureux ainsi. Mon travail de médecin, la recherche me passionnent. Croyez-vous vraiment qu’un immortel y renoncerait ?!

-          Moi, oui, mais je ne parle que pour moi, bien entendu, docteur. Je respecte votre choix personnel mais, à y bien réfléchir, ce Vaccin est dangereux pour l’avenir de notre société. Et… ceux que j’ai perdus me manquent.

-          Regardez plutôt les enfants. La vie, monsieur Lebon !

Adam secoua la tête, désappointé.

-          Voulez-vous dire que je ne peux rien faire contre cette immortalité qui me gêne ?

-          Je ne vous comprends pas.

-          Mais répondez-moi, enfin !

-          Si vous décidez de rétablir le processus de vieillissement, ce n’est pas moi qui ferai l’opération, car je m’y refuse. En tant que médecin, je considère que la mort est un échec.

Les deux hommes se toisèrent.

-          Donc cette opération est possible, conclut Adam.

-          Oui, lâcha le docteur Mannhess du bout des lèvres.

Ses sourcils s’étaient rapprochés au point de n’en former plus qu’un. Avec son épaisse chevelure noire, Adam voyait en lui un loup, un animal sauvage, et il prit un peu peur. Il eut un geste de retrait.

-          Dans ce cas,  j’en prends note, et ne vous  le demanderai pas.

-          Personne en Europe ne le fera. Devenir mortel ! Peuh ! Vous faites bien peu de cas de la vie, monsieur Lebon ! Dois-je vous raccompagner ?

-          Juste une chose, alors : où une telle opération est-elle possible ? En Afrique ? En Asie ?

-          Il y a des centres en Asie, je crois. Mais vous avez compris que je m’en fiche éperdument. Si ça se trouve, dans dix ans vous reviendrez me voir pour que je vous refasse le Vaccin !

-          Vous n’aurez pas à vous donner cette peine, docteur, déclara Adam, et il se leva. Mais je vais suivre votre conseil… et aller voir le lac de Zurich. Est-ce que je vous dois quelque chose ?

-          Non, rien. Les demandes d’information sont gratuites, et vous venez d’un peu loin. J’espère que vous aurez plaisir à voir le lac.

-          Ça me changera de Lyon et de ses buildings… Il faut chercher loin la nature, maintenant.

-          Ah, pour cela au moins, je suis d’accord avec vous.

Et Adam sortit de là avec espoir, même  s’il en voulait un peu au docteur Mannhess au vu de sa réaction. Mais, sortant du bâtiment, il haussa les épaules, et alla visiter les alentours.  Ce qu’il vit lui plut beaucoup, le centre historique, le lac. Il avait pris un maillot de bain, et y nagea avec volupté, avant d’aller retrouver son aérospace et rentrer en France. 

Le lendemain, Adam prolongea son congé, pour  rechercher un centre sur son ordinateur, en Asie, où il pourrait faire invalider le Vaccin. Après quelques appels, il  put prendre rendez-vous à Shanghai, et s’y rendit peu après. On ne lui fit pas de problèmes, on le fit simplement motiver sa décision et signer une décharge. Il passa une batterie de tests et, enfin, on lui injecta le produit adapté, puis on vérifia qu’il le supportait avant qu’il ne rentre à Lyon, soulagé d’un poids.

Fatigué de ce voyage, il s’abîma dans son fauteuil, et ferma les yeux, songeant qu’à présent, plus rien n’était grave, qu’il voulait profiter de la vie qui lui restait à vivre. « Et quand mon temps sera venu », pensa-t-il encore, « je pourrai enfin retrouver ceux que j’ai perdus, même si je ne crois pas en Dieu… »

 

© Claire M., 2020

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