Au cas où vous n'auriez pas (encore) exploré ce blog, j'y ai fait des confidences sur mon goût pour la lecture et l'écriture, mes coquetteries en matière d'objets d'écriture. Et ceux-ci viennent de très, très loin dans ma mémoire...

Je suis clairement une enfant des villes, et ai pris certaines habitudes à l'école élémentaire, à Reims. Une seule exception, lors de mon année de CE1, où, pour raisons familiales, je me suis retrouvée chez mes grands-parents pour le dernier mois de l'année scolaire, au fin fond des Landes. Donc dans une école de campagne, où les stylos Reynolds n'avaient pas cours (ils semblaient, plus que le Bic, avoir la faveur des maîtres et maîtresses de la ville). Rien de tel dans cette école où, au début des années 80, on écrivait encore au... porte-plume et à l'encre violette. Le choc a été rude, j'ai fait un bond dans le temps. Jamais je n'avais écrit avec ça. Jamais je n'avais eu les mains aussi sales d'encre, moi la "pastisseuse" (celle qui fait du "pastis"). A l'école de Reims, mes cahiers étaient déjà sales ; je vous laisse imaginer le résultat au porte-plume et à l'encre...

Pourtant, je n'ai jamais vraiment lâché l'affaire, du moins jusqu'à la mort de mon père. Toujours dans les Landes, avec mes parents, nous étions sur la côte sud, là où volent les mouettes. Fatalement, elles perdaient des plumes, et il nous arrivait d'en ramasser, surtout les plus belles. Certaines étaient assez épaisses pour être bricolées, ce qui n'échappait pas à mon père. Donc, quand j'étais petite ou même plus tard, les plumes les plus adaptées devenaient de véritables instruments d'écriture. Mon père les testait en calligraphiant le nom de ma mère ("Monique D. a encore fait des bêtises à l'école" ou des choses de ce genre...). Puis je les récupérais, écrivais de temps en temps avec. Plus tard, mes parents m'ont offert du matériel de calligraphie, mais... rien ne vaut la véritable plume de mouette ! Et malheureusement, mon père ne m'a pas appris à les rendre propres à l'écriture...

Petit clin d'oeil, au passage : savez-vous que les plumes que vous trouvez sur votre chemin viennent de votre ange gardien ? Et plus encore les toutes blanches ? Je ne sais pas s'il faut y croire, mais c'est une jolie superstition, qui me plaît... Alors, avec quoi écrivez-vous ?

Claire M.