Cher Père Noel, 

Je te fais une bafouille sans me plaindre au service après-vente des objets trouvés pour mon petit noel. En somme, peu de choses que je puisse toucher, le plus beau des cadeaux étant la chaleur. Pas contre la cheminée, où les chaussettes crament tous les ans, ni même de chocolats qui ne font que donner des crises de foi(e) aux âmes esseulées. 

Sur mon radiateur trône un chat avec ton bonnet, au poil aussi doux que celui de ta barbe, enfin je crois, car je n'ai jamais touché le père Noel, le vrai, celui du miracle. Puisses-tu apporter la chaleur d'un foyer aimant là où les enfants en ont besoin, là où on tue, pille ou viole ; la paix dans les coeurs des enfants qui ne demandent pas mieux que de croire en quelqu'un qui leur donnerait le bonheur, les bras d'une mère, d'une mamie,ou d'une bonne âme ; enrayer les fusils, kalach' ou bombes pour ne pas répandre la haine entre des gens qui jouent ensemble au foot pendant les trèves ; car nous ne sommes pas notre haine.

Je ne sais pas si je crois en toi, père Noel ; mais je regarde le radiateur qui grille doucement les poils de mon animal familier, qui me transmet sa douce chaleur. J'aimerais croire aux miracles, tout simplement. Je ne suis qu'une crotte de mouche dans l'univers, mais si chacun rit, alors l'univers pourra reprendre espoir, celui-là même qui se trouve au fond d'un carton à chapeau vide. Vide ? Non : mon chat a sauté dedans... Un bolduc, une cartouche de mon stylo-plume pour la faire rouler...  Comme lui, je peux me contenter de peu, pourvu que  j'aie l'essentiel : la chaleur de l'enfance, que je n'ai jamais oubliée... Car même toi, cher père Noel, tu as été un enfant, n'est-ce pas ? Juste une chose : donne-moi de l'inspiration pour écrire, encore et encore, et essayer de plaire à tous ceux qui me connaissent, ou qui veulent me connaître. Et devenir la chaleur...

un écrivain connu de ceux qui le connaissent