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l'imagination au pouvoir
17 décembre 2022

Esprit divin

Sacré nom de D… !

 

La salle d’attente offrait peu de possibilités, ce jour-là : il ne restait plus que deux places libres, et l’enfant le plus petit de Djamila, Malik, avait préféré les genoux de sa maman. Il y avait bien des petites chaises pour les enfants, mais le gamin était le seul à être aussi jeune, quatre ans, son grand frère mis à part, et ce dernier était totalement absorbé par son jeu vidéo. Que faire ?  Malik s’aperçut qu’il avait très envie d’un câlin, mais comment faire, avec le voile de sa maman ? Il  voyait les autres femmes, occidentales, soucieuses, le regard dans le vide, mais la tête découverte. L’une d’entre elles avait même un joli décolleté, et une autre portait un genre de choucroute, et accompagnait un adolescent boutonneux qui toussait régulièrement dans son masque. Tous étaient masqués, sauf Malik, trop petit pour cela. Il regardait tout le monde, souriait, puis son regard se posait sur sa mère et son hijab, ne laissant voir que les yeux à cause du masque. Les traits de Djamila étaient fins, parfaits, aux yeux du petit garçon.

-          Maman…

-          Oui mon lapin ?

-          Câlin…

Alors elle serra son fils dans ses bras, l’embrassa sur le bout du nez.

-          Encore !

Malik voulut lui rendre son baiser, et Djamila le comprit. Alors elle le lâcha, et il se retourna, essayant de se mettre face à elle sans quitter ses genoux.

-          Mon lapin ! Ne tombe pas !

Enfin, ils parvinrent à se mettre face à face, et la main du petit alla vers le cou de sa mère, qui souriait.

-          Attention, dit-elle tout de même.

Et Malik fit claquer deux bises, une sur chaque joue. Djamila lui caressa les cheveux. Le gamin se blottit contre elle, sa main glissant sous le voile. Tout d’abord, elle n’y prêta pas attention, se sentant tout simplement bien avec son fils, et elle se disait même que son aîné, s’il avait été petit et tout aussi mignon, avait oublié cette proximité, semblant préférer ses jeux vidéo ou sa tablette. D’ailleurs, ce dernier ne prenait même pas garde à ce qu’il se passait autour de lui. Djamila sentit la petite main de Malik, et tout à coup, elle eut l’impression que son voile se défaisait...

-          Malik, voyons.

-          Quoi, maman ?

-          Laisse ça tranquille. Tu as envie que moi, je te touche.

-          Mais moi, je veux voir comme tu es belle ! Pourquoi on ne voit pas que tu es belle ?

La jeune femme se sentit rougir. Elle toussota.

-          Tu verras ça à la maison, mon lapin.

-          Mais tu es la seule  à avoir ça sur la tête !

Djamila rougit encore davantage. Le petit garçon avait parlé fort, aussi tous les regards convergèrent vers eux. Seul l’aîné, Bachir, ne réagit pas, trop pris par son jeu. Gênée, Djamila réajusta son masque, puis saisit son voile pour le remettre aussi autour du cou.

-          Mais maman !

-          Ce n’est pas un jouet.

-          Et ça ?

Et Malik mit la main sur le masque de sa mère. Elle dut lâcher son hijab. Il y eut des sourires, dans cette salle d’attente. Sur ce, un nouveau patient arriva, un homme. Djamila se sentait de plus en plus confuse, même si l’arrivant était un pur produit occidental, avec un attaché-case, et portant cravate. Et il avait une mauvaise toux. Pas question, donc, d’enlever le masque, même par jeu. Alors Djamila voulut poser Malik par terre. Mais l’enfant ne le comprit pas, et s’accrocha… au voile de sa mère, qui craqua.

-          Ya Allah ! Malik !

-          Oh ! Mais tu es si belle, maman !

Le hijab ne laissait pourtant voir que le cou, une oreille.

-          Votre fils  a raison, dit un autre homme. Une beauté, ça ne se voile pas.

-          Et si on ne voilait que les moches ? fit l’adolescent boutonneux.

Djamila aurait voulu être cent pieds sous terre, et tapa, pas trop fort, sur la petite main de son plus jeune, qui ne comprenait pas. Cette fois, elle put le poser, Malik étant trop étonné pour réagir. Le gamin la regarda, alla sur une petite chaise à sa taille et, après un moment, se mit à jouer avec des cubes. Pendant ce temps, Djamila considéra l’état de son voile, et soupira.

-          Ô Allah, pardonne-lui, murmura-t-elle en arabe, regardant son petit garçon en train de manipuler les cubes.

-          Mais bien sûr, fit une voix.

-          Et mon frère a raison, se réveilla Bachir en levant le nez vers sa mère.

Médusés, les patients virent arriver un homme grand, à la forte carrure, avec  des cheveux blancs jusque dans le cou, et un léger duvet au menton, de la même couleur. Le nouveau dégageait une bonté infinie, et se mit à regarder Malik. Une autre jeune femme décolletée se leva, demandant :

-          Voulez-vous vous asseoir ?

-          Merci, je n’en ai pas besoin.

Et l’homme se posta au beau milieu de la salle d’attente, et fit, du regard, le tour de l’assistance, puis s’arrêta sur Malik qui jouait, se pencha.

-          Tu sais, tu as raison, dit-il à l’enfant. Ta maman est belle. Toutes les mamans sont belles.

-          Ah, tu vois, maman ! réagit le petit avec un grand sourire. 

Seule Djamila était rouge, comme une pivoine, avec son hijab à moitié arraché. Qui était ce type, était-il malade ? Un cas social ? se demandait-elle. Tous les autres adultes souriaient.

-          Ne vous tourmentez pas, dit encore l’être qui était arrivé là. J’ai un message de la plus haute importance à transmettre à l’humanité.

-          Dans un cabinet médical ? fit l’homme à l’attaché-case avec un sourire.

-          Je me suis senti appelé. Je m’aperçois que, même en France, ma parole n’est pas comprise.

-          Mais qui êtes-vous, pour parler ainsi ? s’enquit la jeune femme qui avait proposé de lui céder sa chaise.

-          Quelque chose que vous n’osez imaginer. Selon les peuples, les religions, mon nom diffère. Appelez-moi donc comme vous voulez.

Et l’Être Suprême se tourna vers Djamila et lui caressa la joue, ce qui procura à cette dernière une onde puissante de bien-être.

-          Vous m’avez demandé de pardonner à votre fils, mais c’est plutôt à moi, de me faire pardonner. Jamais je n’ai prétendu vouloir cacher quoi que ce soit. Vous êtes belle, toutes les femmes sont belles. Mais les hommes interprètent mes Ecritures d’une façon calamiteuse. Vous êtes en France, dans un pays où on ne vous oblige pas à vous cacher. Seuls les intégristes sont assez… bêtes pour vous faire croire que vous êtes le Diable. Donnez-moi ce voile qui devrait faire honte à la gent humaine.

-          Mais… commença Djamila, encore un peu gênée. Vous…

Elle ne savait plus où elle en était, comprenant au fond d’elle-même à qui elle avait affaire.

-          Je n’offense pas votre vue ? parvint-elle enfin  à demander.

-          Absolument pas. Regardez autour de vous.

Djamila regarda timidement ses voisins, en face, sur les côtés. Les femmes souriaient. L’une d’entre elles, celle qui était décolletée, portait un pull en V laissant deviner ses formes, et était coiffée d’un chignon ; une autre portait une jupe très courte, et sa longue chevelure rousse lui tombait sur les épaules ; et la maman de l’adolescent boutonneux, toute ronde, était agréable à regarder, avec sa « choucroute » sur la tête. Et les trois hommes qui étaient là regardaient l’Être Suprême avec un air de connivence.

-          Les femmes, c’est la Vie, déclara encore ce dernier. Et la Vie, c’est beau.

-          Alléluia, fit l’homme à l’attaché-case à part lui, et quelques-uns rirent.

-          Djamila, donnez-moi votre voile.

-          Comment connaissez-Vous mon nom ?

-          Je sais tout, je connais tout.

-          Si je Vous donne mon voile, mon mari est capable de tout…

-          Aah… eh bien, je vais y remédier. Et pas seulement pour vous, mais pour le bien-être de toutes les femmes. Jamais je n’ai ordonné de persécutions, de quelque ordre que ce soit.

-          Pas même au Maroc ? demanda Djamila, encore timide. Dans les pays musulmans ?

-          Quelque chose s’est passé en Tunisie, il y a une dizaine d’années, rappela la « vamp » avec sa jupe courte et sa crinière rousse.

L’Être Suprême se racla la gorge, à ces mots.

-          Ce n’était pas exactement de cet ordre-là… dit-il. Même si je suis prêt à reconnaître que ça a fini en queue de poisson…

-          Si vous êtes vraiment celui que vous dites, vous pouvez intervenir, fit le VRP à l’attaché case.

-          Vous croyez en moi ?

-          Moi oui, répondit doucement Djamila.

-          Et moi, je suis Témoin… commença le VRP, mais l’Être Suprême le foudroya du regard, et il se tut.

-          … du décervelage, compléta l’Être. Une religion digne de ce nom est pacifiste et nuit ni à soi, ni aux autres. Elle n’embrigade pas non plus. Je suis Amour et veux être appréhendé comme tel.

Puis il se tourna vers Djamila, qui tâchait de sourire, et aussi vers les autres femmes.

-          Et si on ne croit en rien ? demanda l’une d’elles.

-          C’est votre droit. Si vous aimez la Vie, cela me suffit. Je file au Maroc et en Tunisie, et reviens. Vous me verrez d’ici peu, ce soir-même. Merci, Djamila, tous mes enfants.

Et l’Être Suprême quitta le cabinet d’un pas tranquille, alors que la porte d’un praticien s’ouvrait :

-          Malik et Bachir Baouadi, c’est à vous.

Et Djamila, quelque peu hagarde, tenant ce qui lui restait de son voile, entra avec ses enfants dans la pièce où exerçait leur médecin traitant.

 

Rentrant de Tunisie, l’Être Suprême fulminait quelque peu. Il  ne s’autorisait que quelques saintes colères, celles-ci étant en principe un péché. Mais là… Il retourna à Saint Denis, repéra de nouveau le cabinet médical, puis le domicile des Baouadi, avant d’obliquer vers Boulogne-Billancourt. Il voulait commencer son action par la France, par le journal télévisé le plus regardé du pays. Il se matérialisa donc dans les locaux de TF1, après avoir vu l’heure. D’ordinaire, l’Être Suprême prenait son temps, et ne s’en souciait guère. Il lui restait moins de deux heures pour impressionner les pellicules, et donc les masses. Pour passer incognito, il avait changé d’apparence, en prenant les traits d’un journaliste qui se voulait affairé. Mais une fois devant la porte du bureau du présentateur, il reprit ses traits divins avant de frapper. Il entendit un « entrez ! », et obéit.

-          Bonjour monsieur, qui êtes-vous ?

L’Être Suprême posa une main sur son cœur.

-          Je suis celui aux mille noms, répondit-il simplement. J’ai une communication urgente à faire sur votre antenne. Ce soir, dès vingt heures.

-          Nous avons un sujet sur les débordements de l’Adour dans le Sud Ouest, à ce moment-là, expliqua monsieur Gibi.

-          Mon annonce est plus importante qu’une inondation. Elle implique toute l’humanité.

-          Ah ? Je vous en prie, asseyez-vous. Vu votre tenue, vous devez venir de loin…

-          De plus loin encore que vous ne pensez.

L’Être Suprême s’assit en lissant sa djellaba d’un blanc immaculé.

-          J’en ai assez de voir mon humanité aux mains de c… d’andouilles qui veulent assujettir une partie des femmes et des hommes en mon nom, reprit-il.  C’est pour cela que je ne veux plus le donner. Je n’ai jamais rien dit de tel, et je veux le faire savoir au plus grand nombre, avant que tout ne dégénère.

-          Ah… je comprends.

Monsieur Gibi regardait l’Être Suprême, à la fois gêné, fasciné, ennuyé.

-          Je pourrais faire en sorte de vous obliger à me laisser parler, reprit la déité. Mais je veux que mon message porte.

-          Combien de temps vous faut-il ?

-          Le temps de délivrer un message simple. Je ne connais que l’éternité.

-          Eh bien, pas nous, rétorqua le présentateur.

-          Je ne suis pas du genre à délayer les informations, fit patiemment l’Être Suprême. Je vous laisserai le soin d’épiloguer si vous le voulez, mais sans moi. Je donne mon message, et vous ne me voyez plus.

Monsieur Gibi prit une grande inspiration, se demanda si ce serait un scoop, et puis eut un geste négligent.

-          Bon, soit.  Et comment dois-je vous présenter ? Celui aux mille noms ?

-          Oui, cela me va très bien. De toute façon, les téléspectateurs comprendront très vite.

-          Dans ce cas, tenez-vous prêt pour vingt heures. Je vais demander à quelqu’un de vous conduire dans nos locaux, pour le maquillage.

A ces mots, le visiteur éclata de rire, et monsieur Gibi le regarda sans comprendre.

-          Je ne suis pas un être humain, dut expliquer l’Être Suprême. Vous maquilleriez votre chat pour poser au vingt heures, vous ?

-          Pas même un coup de peigne ?

-          Bon, je vous l’accorde, je ne suis pas très bien coiffé… Mais ne vous en faites pas, tout se passera bien, même sans maquillage.

Au moment venu, l’Être Suprême écouta le présentateur annoncer les titres, puis « Celui aux mille noms », et les caméras se tournèrent vers lui. Il adopta un grand sourire, et fit passer sa grande bonté par son regard. Et quelque chose se passa : tout à coup, on n’entendit plus rien, pas même un toussotement, chose rare sur un plateau de télévision tendu à cause d’un tel invité surprise.

-          Je vous en prie, c’est à vous, ajouta monsieur Gibi, et l’Être ouvrit la bouche.

-          Mes chers enfants… car vous êtes tous mes enfants, même ceux qui ne croient pas en mon pouvoir. Je viens vous parler d’une chose fondamentale, essentielle pour une vie en société apaisée.

Il développa pendant deux minutes, indiquant ce qu’il avait vu tantôt dans ce cabinet médical de Saint Denis, et conclut par un « Vous êtes tous libres ! Et les femmes sont au moins les égales des hommes, qui devraient se prosterner devant la Vie qu’elles incarnent ! » Monsieur Gibi préféra ne pas réagir à chaud, étant de l’autre bord, et enfin, l’Être Suprême eut un solennel « Amen », et se leva.

-          Ne partez pas ! fit le présentateur, perdu. J’aurais des questions à…

Il dut s’interrompre : alors que les caméras se tournaient de nouveau vers l’Être Suprême, ce dernier disparut sans crier gare, disant seulement « Que l’Amour soit entre les hommes ! » Puis plus rien, si ce n’est une forte odeur d’encens.

-          P…, j’ai raté une interview de Dieu !

Tous s’étaient levés, tombaient dans les bras les uns des autres, et monsieur Gibi, toujours perdu à cause de ses préférences au lit, dut ramener le calme, entendant dans son oreillette les récriminations des journalistes censés intervenir par la suite. Il était très mal à l’aise, essaya de sourire et préféra lancer le sujet sur les caprices de la météo et de ses implications dans le Sud Ouest de la France.

-          Oh, qu’est-ce que ça sent fort ! fit une journaliste à peine le vingt heures fini.

-          On va désodoriser, promit un technicien. Je file chercher l’équipe de ménage !

Pendant qu’on nettoyait le plateau de télévision, monsieur Gibi se fit tancer par la production… Or c’était un homme discret, et il n’y revint plus jamais, se disant même que, peut-être, draguer une femme… Cette discrétion fut appréciée, aussi ne perdit-il pas sa place, mais devait penser à cette aventure pour le restant de ses jours.

Les autres journalistes, en revanche, en parlèrent beaucoup, se demandant où était passé cet invité au si fort charisme, « Celui dont on ne prononce pas le nom », et ils se tinrent à cette dénomination. Leurs vies en furent changées, mais pas autant que pour les opprimés, et toutes celles et ceux qui pouvaient ôter leurs kippas, leurs voiles…

Mais dans un  premier temps, l’Être Suprême avait débarqué chez les Baouadi, où le père, médusé, restait sous le choc de l’annonce du journal télévisé. Djamila, tête nue, avait un grand sourire, Malik battait des mains, et Bachir en avait oublié ses jeux vidéo.

-          Que tu es belle, Djamila ! lui dit l’Être Suprême en apparaissant. Vous me reconnaissez, les enfants ?

Tous deux firent « oui ! » en choeur. Kamel regardait sa femme, qui resplendissait, avec ses cheveux bruns mi-longs, et qu’elle avait lavés peu auparavant, et son regard vert pétillait. Elle avait de jolies mains fines et était presqu’aussi grande que son mari, qui était plus typé maghrébin qu’elle. Ce dernier, reconnaissant celui qu’il venait de voir à  la télévision, s’était prosterné, les fesses en l’air.

-          Pardonnez-moi… murmura-t-il. Je me suis emporté contre ma femme, et ai failli punir mon plus jeune fils…

Mais l’Être Suprême fit relever Kamel Baouadi.

-          Je ne vous en veux pas, dit-il. Certains faits sont si ancrés dans les diverses cultures…

-          Oui, c’’est vrai. Mais je suis sensible à votre vision de la Vie. Je ne demande qu’à vous servir, ô Allah !

-          Non, moi, fit doucement Djamila. Toi qui as un bon emploi, ne le lâche pas.

-          Vous le voyez bien, que les femmes ont toujours raison… fit « Celui aux mille noms ». Veux-tu être ma prophétesse, Djamila ?

-          Oui, je le veux. Mais j’y mettrai une condition.

-          Je t’en prie.

-          Que Vous m’accordiez un troisième enfant, une petite fille, pour lui enseigner la Vie telle que Vous la concevez.

-          C’est une très bonne idée.

-          Oh, ma chérie !

Et Kamel serra sa femme dans ses bras.

-          En attendant, moi, j’ai du travail… fit l’Être Suprême. Une dernière chose, Djamila.

Il s’approcha d’elle, et lui murmura le nom qu’elle devait appeler pour communiquer avec lui, dans l’oreille.

-          Et ne le répète pas ! De toute façon, je serai au maximum à tes côtés.

Et il disparut.

La petite famille Baouadi était transfigurée.

-          C’est donc vrai, ce que disent les chrétiens, dit alors Djamila. La vérité sort vraiment de la bouche des enfants…

 

© Claire M., 2022

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