Contacts.
Miguel et les Po-Toliens descendirent de la navette, dont le conducteur prenait son temps, à son terminus : le Grand central. C’était un bâtiment avec de grandes baies vitrées, à l’apparence paisible car il était relativement tôt. Miguel était allé chercher les Po-Toliens à la première heure, en vélo, aussi il baillait encore.
- Nous y sommes, fit-il avec un grand geste. Suivez-moi.
La petite troupe entra dans le bâtiment à sa suite, et Miguel alla directement au fond, pour expliquer la requête de ses compagnons à l’accueil, et :
- Mais c’est Miguel !
- Dario ! Depuis le temps ! Tu bosses toujours là ?
- Eh oui, tu vois ! Et comme ça, tu es avec des extraterrestres ?! Cela ne te ressemble pas, de venir aussi tôt…
- L’aventure m’excite, fit Miguel en baillant. Bon, tu vas pouvoir nous piloter en espagnol, si tu veux bien. Il faut tout montrer à mes nouveaux amis, ils veulent parler à des morts récents, pour savoir comment ça se passe sur Terre.
- Pas de problème. Ingrid, tu as entendu ?
Sa collègue opina, et les laissa aller. Il n’y avait pas foule de Maldékois, ce matin-là…
Le petit groupe suivit donc Dario, qui franchit une porte coulissante qui stupéfia Ollibert.
- Si, ça existe, sur Terre, lui dit Byzix. Mais eux, ils ont quelquefois des accidents…
- Je vous crois ! fit Césig en se massant le nez.
Dario alla frapper au premier bureau qu’il vit, après avoir passé une seconde porte.
- Yannis ! Tu es occupé ?
- Seulement de la paperasserie. Entre !
- Je ne suis pas seul.
Le bureaucrate vit entrer les Po-Toliens, et tripota le col de sa chemise.
- Messieurs-dames, mon collègue Yannis, qui s’occupe d’accueillir les nouveaux morts, avec quatre autres personnes. Vous pouvez lui poser toutes sortes de questions.
- En espagnol ? demanda Yannis à son collègue.
- De préférence.
- Nous parlons toutes les langues de l’univers… enfin, sauf les variantes dialectales, expliqua Césig. Mais pas vous, je crois.
- Mais qui êtes-vous ?
Miguel et Dario se regardaient, une lueur malicieuse dans le regard.
- La Terre… et Maldek ne sont pas les seules planètes habitées, intervint la princesse. Je suis la fille de l’Impératrice de Po-Tolo, dans le système de Sirius. Et vous, est-ce que vous voulez bien m’embrasser ?
Décontenancé, Yannis se leva, embrassa les deux femmes et serra les mains des hommes.
- Maintenant, fit Byzix, nous aurions besoin de renseignements. Nous voudrions interroger des morts tout juste arrivés, si c’est possible.
- Bien sûr, s’entendit répondre Yannis. Leur salle d’attente est juste à côté, à droite.
- Pas de questions ? se marra Miguel.
- Plus tard, éluda la princesse.
- Je suis à votre disposition.
- Bonjour monsieur, vous venez d’arriver ? demanda Dario à un petit homme qui se redressait de son siège, grand sourire aux lèvres : oui, il y avait une vie après la mort !
- Je me sens rajeunir, jeune homme ! Et mes tumeurs ?
- Un souvenir. Vous êtes sur Maldek. Et vous n’êtes pas au bout de vos surprises.
- Tant mieux ! J’aime ça ! Et il y a des Martiens ?
- Des Po-Toliens, précisa Byzix. Les Martiens sont tous morts depuis deux millions d’années…
- Vous me l’apprenez, fit l’homme en riant. Vous êtes les habitants d’ici ?
- Non, reprit Dario. Je vais vous expliquer, avec Miguel. De quelle nationalité êtes-vous ?
- Française. Je m’appelle Henri.
- Eeeh ! fit la jeune femme assise à deux sièges du Français.
- Frérot ! s’exclama Lantar.
- C’est une très jolie Terrienne.
Il faut dire que les bouts des quatre doigts de Carman chatouillaient le coude d’une brune volcanique. Il se prit une gifle.
- Mamma mia ! Je ne suis donc pas morte ?!
- Si, madame, répondit Dario, mais, euh… Zut, pouvons-nous passer à l’anglais ?
Miguel riait comme un petit fou, face à la mine déconfite de Carman…